Une rencontre... (PV Phalène)

Les Grands Bois de l'Ouest, belle forêt proche d’Archenland, regorgeant de bois et d’animaux non Narniens. Blade avait profité d’un instant de repos que son "maître" lui avait accordé pour aller ici. Il cherchait une tribu de nains noirs qui, d’après certaines rumeurs, c’étaient réfugiés en ces lieux après la défaite de la Dame Blanche. C’était plutôt malin, un endroit à Narnia où on est sûr de ne pas se faire repérer par une dryade et de pouvoir y chasser en toute quiétude. Blade connaissait les talents de ces nains pour forger et améliorer les armes et sa vieille épée telmarine en avait bien besoin : encore un coup et elle finirait cassé en deux. Blade se métamorphosa alors en loup et transforma son épée en puce. Puis il repéra rapidement les nains grâce à son flair et s’approcha de leur campement. Dès qu’il arriva, tous les nains le fixèrent des yeux. Puis, l’un d’eux, probablement leur chef, lui adressa la parole.

-Que fais-tu ici, loup ? Es-tu venu de cacher ici ? Comme nous ?

-Je ne suis pas là pour me terrer, j’ai juste besoin de vos talents de forgerons.

Blade fit reprendre leurs formes initiales à lui et à son épée et avant que les nains ne l’attaquent en croyant qu'il est un Fils d'Adam, il continua :

-Je ne suis pas votre ennemi, je suis un allié de sa majesté Jadis. Blade, le chevalier des ténèbres.

Les nains lâchèrent leurs armes qu’ils avaient attrapés dès que le magicien c’était retransformé et deux d’entre eux s’approchèrent de Blade qui leur confia son épée. Puis, le chef l’invita à rentrer dans sa demeure qui, heureusement, n’avait un plafond plus bas que les maisons humaines. Le nain parla à sa femme qui se précipita vers une autre pièce et en revint avec gros morceau de jambon et un morceau de pain. Le maître de maison s’assit à la table et invita son hôte à en faire de même. La naine prit deux chopes, se dirigea vers un tonneau et remplis les chopes de bière qu’elle posa sur la table. Elle coupa alors le jambon et servit son mari et son hôte et monta à l’étage. Blade et le maître de maison discutèrent en buvant et en mangeant. Une fois le repas finit, Blade sortit de la maison et vit deux nains lui apporter son épée qu’il reprit. Il prit remercia son hôte et s’en alla. Soudain, il aperçut un homme et lui adressa la parole :

-Eh ! Toi là-bas ! Tu pues la bonté et la gentillesse, c’est écœurant ! Et je sens que si je te laisse en vie, je vais vomir.

Blade attrapa alors des bouts de bois et les transforma en corbeaux qui foncèrent sur l’inconnu.

Tout en marchant à travers les Bois de l'Ouest, autrement dit, ses bois, Phalène réfléchissait et s'inquiétait. Quelque jours plus tôt, il avait découvert le nouveau danger que courrait Narnia. Tash avait ouvert des brèches entre plusieurs mondes. Pour l'instant, il savait que les démons, les Fils de l'Histoire, d'étranges Tigres ailés et les Fils de la Magie avaient traversé. La présence de démon était terrifiante, mais bien des formules magiques aident à les repousser. Au niveau des Fils de l'Histoire, il en savait peu, excepté qu'il avait rencontré deux grièches, ses créatures ayant perdu leur historie pour devenir des spectres, qui ne l'avait heureusement pas vu. Les Tigres avaient été faciles à repousser. Les Fils de la Magie l'inquiétaient plus, car il connaissait son monde, et les Narniens sans magie ne pourraient rien faire contre eux.

Pourtant, rien n'indiquait que Narnia était vraiment la cible de ces Visiteurs. Si Phalène était presque persuadé que Tash était responsable de cette catastrophe, il restait un petit doute, un petit espoir. Les brèches apparaissaient parfois naturellement, et aucun ennemi n'avait encore visé Narnia. Les Tigres avaient attaqué, mais ils avaient peut-être seulement faim? Les démons détestent les vivants, celui que Serena avait maîtrisé était peut-être simplement haineux. Et ce groupe d'hommes masqués pouvait avoir attaquer pour voler le don des magiciens. Les grièche n'avaient rien fait, alors... Phalène n'en croyait tout de même rien. Au moins, c'était à lui qu'on s'en était pris, à date, pas à Narnia.

En continuant de marcher, perdu dans ses pensées, Phalène entendit un craquement. Cachant sa cape dorée dans son dos pour qu'elle n,attire pas les regards, il se pencha dans l'herbe, caché par quelques jeunes épinettes. Dans son habit noir de Sorcier de Guerre, il devenait invisible dans l'ombre, et les runes dorées qu'il portait ressemblait à des taches de lumière, de loin. Seule la cape était moins utile, dans les bois, mais indispensable lors des rencontres, pour intimider. Bien caché, il observa.

Il vit un nain noir qui courrait vers un autre silhouette. La lumière du matin n'était pas dans le bon angle, et il ne vit pas ses traits. Il n'y avait pourtant pas de doutes, car sa barbe noire et sa petite taille était celle d'un autre nain noir. Phalène fut étonné d'avoir oublié que les sbires de la Sorcière se cachaient encore. Il travaillait depuis la fin de la guerre pour les trouver, et un autre danger les lui avait fait oublier. C'était terrible, car ces créatures, même si Jadis était prisonnière de la magie d'une Inquisitrice, faisaient encore des ravages. Beaucoup avaient rejoint Tash, puisqu'il était devenu le chef de Jadis, après l'avoir ramené des morts. Ils profiteraient du nouveau danger pour resurgir et attaquer de l'intérieur de Narnia. Le jeune homme se traita d'idiot.

Puis, un des nains repartit vers lui, alors que l'autre s'éloignait. Il courrait maladroitement. Phalène n'eut pas vraiment le temps de réfléchir à un plan, et il agit selon son instinct. Il leva le bras, retenant son corps avec l'autre, et fit lever une racine, lorsque le nain passa. Il tomba face contre terre, sali par le mélange de boue et de rosée. Il n'eut pas le temps de se relever, car Phalène se redressa et sauta sur lui. Pour l'empêcher de crier, il créa un ballon d'air dans sa bouche. Il épaissit ensuite l'air autour du nain pour le paralyser.

Avant de dire un mot, il dut prendre le petit homme, très lourd, et retourner derrière les arbustes. Il s'agissait d'une fausse alerte, car les bruits qu'il entendait était portés par la brise. Étant un sorcier, Phalène pouvait entendre ce que le vent portait jusqu'à lui, comme les chiens sentent le odeurs portées par le vent. Il entendit la voix d'un homme, un peu plus aiguë que celle d'un nain, mais tout de même grave. Il comprit qu'il s'agissait d'un vrai homme. L'homme parla à un nain. Phalène comprit qu'il s’appelait Blade et qu'il était son ennemi.

Il arrêta d'écouter et s'agenouilla face au nain qui essayait de se débattre sans succès, à cause de l'air épaissit. Il devait forcer de tous ses muscles pour réussir à avancer lentement le bras. Le regardant, Phalène sortit son dacra pour l'achever, mais il eu une meilleure idée. Il valait mieux tuer tous les nains, et d'autres sbires, si possible. Il aurait bien détruit le village avec une boule de feu de sorcier lancée à distance, mais il pouvait y obtenir des informations sur d'autres sbires, et il ne voulait pas tuer des prisonniers. Il aurait bien pu espionner le camp, caché dan une toile de Sorcier, mais l'homme qu'il avait entendu, Blade, s'était transformé en loup, et il craignait de tomber sur un Magicien de Tash, qui contrôlerait la magie soustractive. Il pourrait facilement s'en débarrasser, étant l'unique Sorcier de Guerre du monde à comprendre la onzième leçon du Sorcier, ce qui lui permettait d'utiliser pleinement son don. (Il y a deux autres sorciers de Guerres, mais ils ne comprennent pas la leçon et leur don ne réagit donc qu'à leur instinct.) Son don était plus puissant que n'importe quel adepte du mal. Le problème, c'est qu'il serait repéré après une bataille, et son plan échouerait.

Il conçut donc un plan. Il irait dans le camp, mais sous la peau d'un autre Sorcier de Guerre, qui aurait rejoint Tash. Il pourrait faire semblant d'avoir enfin comprit la onzième leçon, chose possible, quoique étonnante pour quelqu'un ayant enseigné à ces deux autres Sorciers, comme Phalène. Il porterait donc provisoirement le nom de Nathan Aldur. Caché dans le Palais des prophètes depuis deux siècles, personne ne remarquerait que Phalène ne lui ressemblait pas. Pour s'en assurer, Phalène jeta une toile sur lui-même. Toute personne le voyant serait incapable de le reconnaître comme Phalène Elvein, même son meilleur ami. En plus, quiconque ayant déjà rencontré Nathan serait persuadé de le voir en personne.

Il jeta aussi une sort sur son épée. Symbole d'Aslan, elle le trahirait. Le sort entoura l'épée. elle ne changea pas du tout, mais en regardant son reflet dans une flaque d'eau, Phalène eut l'impression de voir une épée maléfique, rouge sang et reflétant une lumière noire. Le signe d'Aslan, derrière la toile, faisait penser à une terrible lion du mal, plutôt qu'à une divinité du bien. Phalène se regarda dans la flaque. Il savait qu'il se voyait, mais il avait aussi l'impression d'être en face de son élève. Il se voyait tout de même, puisqu'il était conscient de l'existence de la toile.

Il protégea aussi ses toiles de la magie pour qu'elle soit indestructible et non repérable. À moins de savoir qu'il y avait une toile et une protection, de comprendre de quel type il s'agissait (Même si c'était une invention de Phalène) et d'avoir la puissance de la détruire, alors que Phalène était là pour le régénérer au besoin, personne ne pourrait reconnaître Phalène. Bref, sa toile était infaillible.

Il devait tout de même inspirer le mal. Pour cela, il pouvait toujours utiliser ses expériences. Il avait souvent combattu le mal, celui-ci sous plusieurs formes. Chez un magicien, il était assez rare d'être face à un homme inspirant la frayeur. Généralement, il semblait normal à qui ne savait pas qu'il était mauvais. Cependant, une fois cette réalité connue, le magicien semblait terrifiant. Phalène se rappelait d'une Soeur de l'Obscurité magnifique, avec des cheveux blonds et des yeux d'un doux bleu, portant toujours de magnifiques robes rouges. Le jour où il avait compris la réalité, sa beauté semblait terrifiante, ses yeux terrifiants et sa robe rouge était passé d'un air joyeux à un air sanguinaire.

Il utilisa le même procédé. Avec sa magie, il assombrit ses cheveux et sa barbe de deux jours. Il assombrit aussi ses yeux gris pour leur donner une teinte étrange, un peu comme ceux de sa sœur. Ses iris étaient maintenant d'un bleu presque noir. Sans la pupille pour comparer la noirceur, on ne verrait pas la teinte de bleu et les reflets de la même couleur. Il pâlit sa peau pour faire ressortir le noir, ce qu'une peau bronzée ne pouvait pas faire.

Niveau équipement et vêtements, ça allait. Il était vêtu de noir seulement, avec des runes en fil d'or. Même pour quelqu'un sans magie, les runes communiquaient avec l'étincelle de magie qui vivait en chacun pour donner une impression de puissance, de force et de danger à la vue des symboles. Selon le point de vue, on pouvait aussi y voir la protection et la noblesse. Ses serres poignets noirs, fait d'une sorte de cuir-roche, était gravés de signes semblables. À sa ceinture se trouvaient des bourses en cuir noir, son épée, un agiel et un dacra. L'épée était terrifiante à cause de la toile, le dacra était assez terrible seul et l'agiel semblait naturellement maléfique, même s'il ne s'agissait que d'un bâton de cuir. La cape de fil d'or impressionnerait, alors il la remit. Sa chemise noire et ses pantalons noirs étaient un tantinet serré, puisque le forestier avait pris beaucoup de masse musculaire depuis qu'il l'avait porté. C'était tant mieux, en fait, car le vêtement, normalement lousse, suivait la forme des muscles du jeune homme, sans pour autant être moulant. Pour rester dans son personnage, il ouvrit le haut de sa chemise pour montrer ses pectoraux. En plus de le craindre pour ses armes et sa magie, on le craindrait aussi pour sa force.

Il pencha son regard sur son reflet dans la flaque. Il était terrifiant, sans ressembler au Seigneurs des Ténèbres des contes pour enfant. Il regarda aussi le nain. Il pouvait lui être utile. Le petit homme avait réussi à ramper quelques centimètres plus loin. Phalène le reprit et tissa une toile d'Ennemi, mais faible, pour que tous voient en lui leur ennemi, mais pas leur pire ennemi. Avec de la magie soustractive, il lui enleva le sens de la communication. Il ne pouvait plus parler ni faire de gestes. Ses interactions avec le monde extérieur se limitaient au regards. Si le monde se rendrait jusqu'à lui, il ne pourrait presque plus communiquer.

Phalène prit de la terre, la solidifia autant que du métal et réussi à en faire une chaîne, avec un collier de métal au bout. Il le passa autour du cou du nain, qui lui lança un regard haineux et terrifié. Phalène eu pitié de lui. Arrivé à son camp, un de ses camarades le reconnaîtra comme un ennemi. À ce même moment, tous ses camarades croiront voir cet ennemi. Le premier qui le "reconnaîtrait" lui donnerait sa dernière personnalité à vie, et tous le verrait comme cet ennemi.

Le Sorcier le tira tout de même, après l'avoir libéré de l'air épaissit. Puis il toucha son han et capta la présence d'autres nains, plus loin. Il alla vers là, tirant son prisonnier qui traînait les talons pour le ralentir. Très fort, Phalène n'avait pas de difficulté à le tirer. En approchant, il pensa à ce qu'il allait devoir faire, et ça le dégoûta. Il devait faire croire qu'il trouvait un plaisir dans ses actes odieux. Il devrait jouer le rôle d'un vrai salaud, quoi! Sa démarche n'était pas du tout noble, mais il avait compris, il y a longtemps, qu'il n'y avait pas d'honneur à tuer, seulement un honneur à sauver. Poignarder son ennemi lorsqu'il dormait où le tuer sur le champ de bataille revenait au même. Pensant à cela, il joua le rôle. De toute façon, ce n'était pas sa dignité qu'il rejetait, mais celle de son personnage. En plus, si le plan fonctionnait, il l'utiliserait à nouveau. Il "enregistra" donc son ensemble de toile dans son esprit, pour ainsi recréer son personnage en un clin d'oeil, à l'avenir.

Il pénétra dans le camp, qui était en fait, un ensemble de tanière de nain, caché derrière un arbre mort et des arbustes. Si on ne pouvait pas le voir, on pouvait le sentir, à cause de cette horrible odeur de sueur et de saleté qui piqua le nez de Phalène. Les nains le remarquèrent immédiatement. En fait, il remarquèrent surtout la cape d'or qui retombait devant ses épaules. Il ne dirent pas un mot, baissant les yeux devant un homme qui leur semblait immédiatement supérieur à eux. On lui ouvrait même le passage. Puis, il remarquèrent le prisonnier. Phalène entendit leur murmure. Il comprit enfin ce qu'ils voyaient: le lapin qui avait réussi, avec une flèche de Jennsen, à tuer Jadis. Tant mieux, car ce lapin serait désormais protégé par un sort de mort. Les nains, croyant l'avoir tué, ne le reconnaîtrait pas et ne le croiraient pas plus s'il disait son nom que s'il disait être Aslan en personne.

Phalène lança des regards sympathique très clairs, comme s'il se vantait un peu de sa prise. Les nains, au lieu de le mépriser, lui relancèrent des regards accueillants et, d'une certaine façon, moqueur envers le prisonnier. Bon, Phalène venait de gagner la confiance de beaucoup de nains, qui riaient maintenant du prisonnier, très étonné de voir ses camarades ainsi, et désespéré. Phalène pensa aux innocents qu'il avait aider à tuer, et il n'eut plus de compassion.

Il suivit son instinct et arriva à une grotte plus grande, au centre du campement. Phalène comprit que c'était celle du chef. Puis, un homme en sortit. Il n'eut pas de doute sur son identité, et encore moins lorsqu'il entendit sa voix. Phalène réussit à contrôler sa surprise lorsque l'homme le menaça, après avoir lu en lui de la bonté. Pour lire cela, il fallait contrôler les deux magies: On envoyait deux flots de han, un additif et un soustractif, et comme les aimants positifs se collent au négatif, la magie se colle à ce qui émane de la personne. Dans son cas, la vie étant plus présente que la mort, la magie soustractive se collait à lui, et l'additive retournait à son expéditeur, qui savait donc comment était l'individu sondé. Ce magicien était donc un servant du mal, de Tash, pour posséder la magie soustractive. Son mince espoir s’évanouit. Le Sorcier n'avait tout de même pas tressaillit, et il trouva une bonne excuse.

Au moment où il allait parler, Blade lui envoya des corbeaux. Une piètre menace pour un Sorcier, même un Sorcier additif du troisième ordre pourrait se sauver de cette grande menace. Ce magicien n'avait sûrement pas pris le temps de reconnaître l'habit du Sorcier de Guerre, ni de sentir le don de l'autre. Phalène se contenta de regarder les corbeaux, et avec une infime étincelle de magie soustractive, il coupa leur lien avec Blade. Les oiseaux, comme c'était dans leur nature, eurent peur des hommes et allèrent vers les arbres. mais quelques secondes après leur fuite, il retombèrent, redevenus du bois.

Woah, camarade, ne t'emballe pas! Tu n'as jamais vu de toile de Sorcier? C'est très utile, lorsqu'il faut s'approcher d'une magicienne sans qu'elle sente la puissance négative.

Phalène ricana gentiment, puis passa sa main devant lui, faisant semblant de retirer la toile. En fait, il créa une toile donc le secret se transmettait seulement aux Sorciers de Guerre. Appelée Toile d'Inversion, elle remplaçait la magie additive par de la soustractive et de la magie soustractive par de l'additive. Ainsi, en le sondant, la magie additive de Blade se transformerait en Magie soustractive et se "collerait" à la bonté de Phalène. La magie soustractive deviendrait additive et serait renvoyée. En traversant la toile une deuxième fois, elle redeviendrait soustractive et Blade recevrait seulement la magie additive, lui indiquant que Phalène était supposément du coté du mal.

Nathan Aldur, Sorcier de Guerre.

Dit-il pour se présenter, sans la moindre révérence. Le Sorcier de Guerre étant le plus haut placé au niveau du don, on s'inclinait devant lui et non le contraire. Phalène n'avait jamais fait respecter cette règle depuis son arrivée à Narnia, mais Nathan pouvait bien le faire. Puis, il tira la chaîne du nain et le jeta vers le chef, qui était sortit de sa grotte après avoir entendu les croassements des corbeaux.

Je l'ai trouvé, avec la magicienne. J'ai pensé que vous aimeriez vous en occuper. Désolé, il a essayé de s'enfuir et il s'est assommé. je pense que son cerveau a perdu... disons... certaines capacités.

Dit-il en souriant méchamment. Il détestait faire ça, mais le nain méritait la mort, de toute façon, et il devait faire croire à sa méchanceté pour sauver des gens. Le Chef regarda le prisonnier, ébahi, et sourit de toute ses horribles dents. Le prisonnier se débattit et lança des regards qui changeait à chaque seconde.

Son cerveau est amoché, ça se voit

Dit le Chef en riant, et on entendit les gloussements de nains dans tout le camp. Le prisonnier eut un air désespéré, et Phalène fut vraiment touché, même s'il ne le montra pas. Sans le moindre geste, il finit la torture du nain en libérant son âme et son esprit de son corps, les remplaçant par des équivalents magiques, imperceptibles aussi. Le nain était déjà mort, même si son corps ne l'était pas. Les autres nains se le lancèrent entre eux, le frappant. Son corps pleura et serra des dents, mais le vrai nain n'était plus là. En même temps, les nains félicitaient Phalène, lui demandant ce qu'il avait fait de la magicienne, puis répondant seul en lui demandant, d'un air entendu, s'il l'avait amené dans son lit avant de la tuer. Phalène fut dégoûte, mais ne dit rien non plus, souriant comme s'il trouvait ça drôle.

Blade voulait tester son adversaire avec son attaque et, il faut l’avouer, il était doué. Blade aurait bien aimé se battre contre lui mais l’inconnu s’avérait être un allié. Quand l’inconnu lui parla, Blade le regarda plus attentivement. L’homme devait avoir entre 20 et 30 ans. Ses cheveux et sa barbe étaient noirs, plus noirs encore que la nuit. Il avait l’air sérieux et sévère. Il portait une cape de fils d’or et une chemise noire. Sur celle-ci se trouvait des fils d’ors qui représentaient des runes. Le haut de sa chemise était ouvert et il exhibait avec fierté ses pectoraux. Il portait à sa ceinture un dacra et un agiel, bâton de cuir rouge d'environ trente centimètres avec une petite boucle en bout. Ces deux armes prouvaient donc que l’homme était un fils de la magie. Il avait aussi une épée, elle était rouge sang. Un lion à la crinière noire, ouvrant la gueule et montrant les crocs comme s’il était près à bondir sur sa proie pour la dévorer. Il tenait dans sa main une chaîne et à l’autre bout de la chaîne se trouvait un lapin. Blade d’abord perplexe, se souvint que le meurtrier de Jadis, Grink, était un lapin parlant. Tout les nains regardait le prisonnier avec méprit et haine. L’inconnu se présenta et s’appelait « Nathan Aldur » et était un sorcier de guerre. Blade se souvint alors d’une règle qui disait qu’il fallait s’incliner devant les sorcier de guerre mais il ne tint pas compte de cette règle et se présenta à son tour :

Blade, puis il continua avec ironie, Ravi de vous connaître.

Blade se fichait complètement du nouveau venu. Il n’était pas du genre à être impressionné par le don que les autres magiciens avaient et n’aimait pas beaucoup faire preuve de respect pour une quelconque personne. Cependant, il pensa qu’il serait préférable de savoir si le magicien était un serviteur de Tash fidèle et dévoué à son maître et donc, un ennemi qui lui mettrait des bâtons dans les roues. Ou, comme lui un traître qui se fait passer pour un fidèle serviteur pour s’approcher de Tash pour le tuer plus facilement et serait donc, un rival potentiel ou un allié. Nathan jeta le lapin aux pieds du Chef nain.

Je l'ai trouvé, avec la magicienne. J'ai pensé que vous aimeriez vous en occuper. Désolé, il a essayé de s'enfuir et il s'est assommé. je pense que son cerveau a perdu... disons... certaines capacités.

Les nains et Nathan semblaient content tandis que le prisonnier regardait désespérément autour de lui en se débattant.

Son cerveau est amoché, ça se voit.

Le Chef éclata de rire et, comme si cela était contagieux, les nains se mirent à leur tour à glousser. Puis, ils foncèrent sur le lapin le frappèrent. Quelques gouttes de sang du lapin tachèrent l’herbe fraîche et mouillée du matin. Blade eut alors une idée et se tourna vers le chef nain.

Ne serait-ce pas l’occasion de faire un festin en l’honneur de cet homme qui a vaillamment combattu et capturé le meurtrier de Jadis ?

Le chef approuva d’un signe de tête. Il fit venir quatre nains, leur dit quelque chose et leur donna l’ordre de partir. Il s’adressa alors au reste de sa tribu :

En l’honneur de Nathan, nous organiserons un banquet. Messires magiciens, se sera honneur pour nous de vous avoir présent lors de ce banquet.

Les nains crièrent de joie et Blade profita de tous ce vacarme pour s'éclipser. Il s’approcha de la grotte du sorcier de la tribu et entra. Il demanda au sorcier une potion capable de rendre celui qui la boit incapable de mentir durant une toute nuit et qui le rend aussi incapable de se souvenir de se qu’il a dit et fait lors de cette nuit. Il en ressorti et s’assit au pied d’un arbre pour observer les nains qui préparaient la fête de ce soir.

Sorcier Aldur

Murmura Phalène au chef des nains, qui avait appelé un Sorcier par son prénom. Avant de dire ces deux mots, le Sorcier avait du penser et organiser ses idées très vite. S'il devait gagner la confiance de ses ennemis, il ne devait pas devenir leur meilleur ami. Il devait jouer le rôle d'un personnage ignoble, il ne pouvait pas jouer le parfait p'tit gars avec eux. Si la rumeur de la présence d'un espion circulait, on soupçonnerait celui qui pouvait l'être, soit le gentil, ou la personne qu'on détestait dans le camp. Phalène devait donc se faire aimer, mais garder des défauts aux yeux des autres. Il commença donc par ces deux mots, que seul le chef entendit. Celui-ci rougit et balbutia des excuses.

Phalène observa Blade qui s'éloignait dans la foule. Même s'il n'était pas le chef du clan, Phalène savait que c'était à lui qu'il devait s'allier, car il était bien plus influent et puissant que les autres. Le chef, face à un sorcier de son envergure, n'était même pas une poussière. Phalène se rappelait d'un Sorcier de Guerre d'autrefois qui, son pouvoir augmenter par la rage, avait tué une armée de mille homme seul. Phalène n'aurait pas pu le faire maintenant, car il ne ressentait aucune rage, et les sentiments augmentaient ou diminuait le pouvoir des Sorciers de Guerre. Contrairement à ce Sorcier de jadis, il comprenait la onzième leçon et pouvait utiliser son don n'importe quand, mais il atteignait sa puissance maximale quand il était enragé, un peu comme les Inquisitrices qui faisaient appel à la Rage de Sang lorsqu'on attaquait la personne la plus chère à leur coeur.

Pour atteindre la puissance d'un Sorcier de Guerre enragé, Blade aurait besoin de créer un lien avec cinq ou six autres sorciers comme lui, pour ainsi liés leur pouvoir ensemble. Il était pourtant dangereux. De même qu'une seule goutte de poison peut contaminer le plus puissant des médicament, une étincelle de magie soustractive bien placée peut parfois détruire un sort qui utilise la magie additive. Et une méduse peut bien tuer une baleine avec son poison. Phalène devait donc faire attention au Sorcier voué au mal.

Pour l'instant, il ne lui faisait pas confiance du tout. Aucun sorcier ne devient confiant aussi rapidement, surtout quand il est voué au mal. Généralement, les agents du mal ne s'allient que pour être plus puissant, et non par amitié. Les seuls cas connus d'amis messagers du fléaux était ceux où les amis étaient devenus des alliés des ténèbres ensemble. Si Blade faisait ami ami, c'était parce qu'il avait une idée derrière la tête. Il restait à savoir quoi, mais surtout à l'empêcher de la réaliser. Le don de Phalène l'intéressait peut-être, et il voudrait s'en emparer avec un quillon. Peut-être voulait-il autre chose. Ce qui était sur, c'est que le banquet l'aidait. Soit il comptait agir à ce moment là, soit il profiterait de l'agitation causée par les préparatifs. De toute façon, il restait du temps à Phalène.

Après l'avoir suivit des yeux jusqu'à l'habitation où il avait pénétré, il regarda à nouveau les nains qui couraient pour commencer la préparation. Il eut un haut le coeur en entendant parler d'un repas de lapin, dégoûté de cette cruauté, et surtout de la réalité. Les nains voulaient manger un autre nain! Phalène s'arrangerait pour ne pas en manger. En plus, la chair de nain ne semblait pas tendre...

Bon, je vais prendre congé. À ce soir.

Dit Phalène en s'éloignant. C'était plus simple de ne donner aucune raison de son départ. Il tourna le dos au groupe qui ne s'occupait déjà plus de lui et se dirigea vers l'arbre où s'était assis Blade. une idée germa dans son esprit, qui pouvait l'aider.

À ta place, je ne tenterais rien.

Lui dit-il, sans le moindre salut. Il sourit, et continua.

Fais attention à tes pensée quand tu es près d'un Sorcier qui a non seulement le don, mais aussi un don de télépathe.

La Première leçon du Sorcier. Seul un sorcier pouvait la dire à un autre Sorcier, et peu de gens les connaissaient tous. Les gens sont stupides et croient ce qu'ils souhaitent être vrai ou ce qu'il craignent être la vérité. Phalène n’échappait pas à cette règle. L'utiliser était parfois plus efficace que toute la magie du monde. Phalène faisait seulement croire à Blade qu'il lisait ses pensées. Blade n'avait aucun moyen de savoir que c'était faux, car bien des gens naissaient avec un don, sans avoir le don. Phalène n'avait pas besoin de connaitre son plan s'il pouvait l'arrêter.

Il s'éloigna en riant, comme s'il venait vraiment de piéger le Sorcier, ce qui était plutôt vrai.


[Désolé, c'est court, mais je voulais répondre....]

À ta place, je ne tenterais rien.

Blade ne fit à peine attention aux paroles du sorcier et ne prit même pas la peine de lever la tête pour le regarder. Cependant, le sorcier continua avec un grand sourire.

Fais attention à tes pensée quand tu es près d'un Sorcier qui a non seulement le don, mais aussi un don de télépathe.

Blade fit semblant de ne pas être inquiet par les paroles du sorcier de guerre mais dans sa tête, il était complètement dérouté. Il se demanda trois fois pourquoi il n’y avait t’il pas songé plus tôt ? Il se calma et réfléchi. C’était peut être seulement du bluff, mais si c’était vrai, il devait faire attention à se qu’il pensait. Il décida alors de s’éloigner pour être hors de portée de sa capacité à lire dans les pensées et réfléchir tranquillement à un plan de secours. Il se leva donc et plongea dans la forêt. Au passage, il cassa quelques branches et les changea en corbeaux qui se posèrent sur des arbres. Si Nathan le suit, les corbeaux le verront et crieront. Blade s’assit au pied d’un arbre et se mit alors à réfléchir. Après un moment de réflexion il décida de continuer son ancien plan mais en faisant croire à Nathan qu’il a changé de stratégie. Nathan s’attendra à tout sauf à ça et il tombera en plein dans son piège. Il rempli une fiole d’eau d’une petite source, la cacha dans son manteau et rentra au village avec un grand sourire et confiant. Il s’approcha du sorcier nains qui était sortit de sa grotte et lui tendit la fiole d’eau.

Reprend ça toi ! J’en est plus besoin, ma victime a découverte que j’allais le lui faire boire.

Blade avait dit ces mots assez forts pour que Nathan l’entend mais sans non plus le crier. Le sorcier attrapa la fiole et
rentra dans sa caverne en courant. Il passa près de Nathan et lui murmura ces paroles :

J’avais prévu de t’empoisonner mais comme tu la découvert, ça ne sert à rien que je te le cache, Nathan.

Blade s’éloigna le sourire au coin des lèvres vers la forêt et se rassit au pied de l’arbre.

Phalène ne fut pas dupe. C'était trop facile. Pourquoi Blade révélait-il son plan? Si Phalène avait menti, cela lui révélait son plan, et s'il n'avait pas menti, le dire ne servait absolument à rien. En plus, il était tout de suite allé reporter une potion, en hurlant pour que Phalène entende qu'il la redonnait. Encore une fois, soit il révélait son plan, soit il parlait inutilement, puisque le Sorcier aurait déjà tout su en lisant ses pensées. Ça semblait stupide, et Blade ne l'était pas. Pour devenir un Sorcier, il fallait le don, oui, mais aussi du discernement, de l'intelligence et, le plus dur, la capacité de toujours faire le bon choix, même s'il faut sacrifier des gens pour cela.
Le Forestier en conclut que Blade faisait cela parce qu'il ne comptait pas s'arrêter là, et il voulait qu'on le croit, ou parce qu'il avait besoin, pour son plan, de la haine et la colère de son ennemi. Phalène savait qu'on ne devait toujours jouer selon ses propres règles, jamais selon celles des autres, car un adversaire intelligent planifient toutes les possibilités. Il faut donc dépasser les possibilités et prendre le contrôle de la bataille. C'est en pensant à cela qu'il entendit soudainement un nain crier en courant vers lui et Blade.

- Hey, hey! Monsieur le Sorcier., s'écria le nain noir. Vous vous êtes trompé, je crois! Il n'y a que de l'eau dans ce flacon!»

Phalène regarda Blade, avec un regard un tantinet moqueur et arrogant. Le Nain avait vérifié ses flacons. Il n'osait tout de même pas accuser le Sorcier de vol, et il préférait voir cela comme de l'inattention, pour ne pas se retrouver contre un homme plus puissant que lui. Il souhaitait tout de même avoir sa vraie potion. Phalène alla vers lui.

- Où vois-tu de l'eau, nain?, commença Phalène. Ce n'est pas de l'eau, ça, mais une vraie potion, quelque soit son usage. Regarde, ça ressemble à de l'eau?

Il avait prit la fiole et l'avait montré au Nain, tout en créant une petit toile. Le Nain regarda le liquide, et ouvrit grandement les yeux, surpris. La toile de Phalène lui donnait l'impression d'être vraiment face à un potion. Il retira le bouchon, huma le liquide, et hocha la tête. Il avait la tête qui tournait lorsqu'il referma le bouchon. Il était tellement certain d'être face à la potion qu'il en sentait même les effets.

- Oh! Excusez mon erreur, Sorcier Blade!, dit le Nain. Loin de moi l'idée de vous accuser d’inattention! Merci de m'avoir montré mon erreur, Sorcier Aldur!

Il fit une petit révérence, tout en rougissant, et s'éloigna de quelques mètres sans leur tourner le dos. Il se retourna enfin et partit à son atelier à la course, très honteux.
Phalène se retourna à nouveau vers Blade, avec un sourire légèrement arrogant et des yeux moqueurs. Blade avait encore sa potion, mais Phalène n'aurait pas pu jurer qu'elle était son seul plan. Il fit tout de même semblant de le croire, ne risquant rien à le faire. Il décida aussi de bien réagir, au cas où son autre théorie soit bonne et que Blade ait besoin de sa colère. Il approcha de l'arbre où il était adossé.

- Je dois dire que c'était un peu raté, ça. Il me semble que tu ne sois pas génial dans tes manigances, ne pouvant t'empêcher de penser à tes plans. Je t'aiderais bien, mais ça risquerait de se retourner contre moi. De toute façon, si tu as quelque chose à me demander, demandes-le, et si tu comptes me tuer, défie moi pour un duel, voilà tout.

Tout en expliquant, Phalène secouait la tête comme un professeur légèrement exaspéré par son élève. Sans s'asseoir, il s'adossa au même arbre que Blade, mais sur un autre coté. Il soupira, puis ne dis rien pendant quelque instants, regardant le sol sous ses pieds. Il releva ensuite la tête.

- Bon, en même temps, ça n'aurait pas été si terrible, comme plan, si ton Nain n'était pas venu. Et ceux auxquels tu penses ne sont pas idiots. Avec un peu de chances, ils seraient même réalisables. Tu es malin, on pourrait même faire équipe ensemble, bientôt...

Il se tourna vers lui et l'observa avec un regard indéchiffrable. Phalène savait que toutes personnes qui s'alliaient au mal avaient au moins une idée derrière la tête. Il le savait même trop bien. Il ne connaissait pas le but de Blade, mais il faisait croire qu'il le savait. S'il pouvait surveiller le Sorcier, il n'aurait plus aucun danger pour lui. Ajoutons que s'il pouvait l'influencer et l'amener vers le bien... Non, il ne devait pas espérer ça. Il pouvait tout de même avoir son aide pour des opérations qu'il mettrait sur le compte de Tash, alors qu'ils agiraient en fait pour Aslan.
Il devait vraiment s'allier avec lui.




[Court, mais bon...]

Nathan semblait suspicieux et perplexe. Blade savait que son plan risquait certainement de ne pas fonctionner. Ne sachant quoi faire, le sorcier réfléchissait à un quelconque moyen de lui faire boire cette potion mais, Blade entendit soudain un nain s’égosiller.

- Hey, hey! Monsieur le Sorcier. Vous vous êtes trompé, je crois! Il n'y a que de l'eau dans ce flacon!»

Nathan le regarda avec un sourire moqueur. Il avait compris la ruse. Il alla vers le nain et lui arracha la fiole des mains.

- Où vois-tu de l'eau, nain ? Ce n'est pas de l'eau, ça, mais une vraie potion, quelque soit son usage. Regarde, ça ressemble à de l'eau?

Nathan utilisa sans doute de la magie car le nain constata que le liquide était bel et bien de la potion. Le nain se tourna vers Blade.

- Oh! Excusez mon erreur, Sorcier Blade!, dit le Nain. Loin de moi l'idée de vous accuser d’inattention! Merci de m'avoir montré mon erreur, Sorcier Aldur!

Le nain fit une révérence et s’éloigna sans se retourner puis il courut jusqu’à sa grotte. Blade pensa alors que ce nain n’était pas qu’un abruti, il était aussi un hypocrite avec ses : « Loin de moi l’idée de vous accuser d’inattention… » et ses stupides révérences.

- Je dois dire que c'était un peu raté, ça. Il me semble que tu ne sois pas génial dans tes manigances, ne pouvant t'empêcher de penser à tes plans. Je t'aiderais bien, mais ça risquerait de se retourner contre moi. De toute façon, si tu as quelque chose à me demander, demandes-le, et si tu comptes me tuer, défie moi pour un duel, voilà tout.

Nathan s’adossa au même arbre que lui et continua.

- Bon, en même temps, ça n'aurait pas été si terrible, comme plan, si ton Nain n'était pas venu. Et ceux auxquels tu penses ne sont pas idiots. Avec un peu de chances, ils seraient même réalisables. Tu es malin, on pourrait même
faire équipe ensemble, bientôt...

Nathan le regarda bizarrement. Et blade sortit la potion de sa poche.

-Maintenant je n’ai plus à te le cacher. Celle-ci est la vraie, mais si tu n’es pas sûr tu peux la boire si tu veux être fixé.

Il dit ça avec un sourire et enchaîna :

-Et non, je ne veux pas te tuer, enfin, tant que tu ne me gêne pas.

Soudain, Blade aperçut le lapin gisant à terre.

-Nathan, es-tu vraiment un sorcier de guerre ? Car si c’était le cas, pourquoi tu serais-tu allié à Tash alors qu'un sorcier de guerre est déjà très puissant et comment aurais-tu pu savoir que ce lapin là était Grink ? Même moi je ne savais pas à quoi il ressemblait. Donc tu dois être de la première expédition et le seul sorcier de guerre qui y a participer c'est allié au Narniens, et d’ailleurs, ça m’étonnerais que les sorciers de guerres aient bougé leur derrière de leur palais d’or massif pour venir à Narnia. Donc d’après moi tu ne peux pas être un sorcier de guerre.

Il c’était levé pendant qu’il parlait et regardait Nathan droit dans les yeux. Il continua :

-Je me suis bien renseigné sur les Métis, mon objectif est de les éliminer jusqu’au dernier.

Blade tourna le dos au sorcier et commença à s’éloigner mais après quelques pas il s’arrêta :

-Tu dois être avec Tash depuis un sacré bout de temps. Tu dois alors savoir quel est le talon d’Achille de ce Vautour décharné ? Ou l’oiseau de mauvais augure est trop parano pour le dire à ses soldats ?

« Oiseau de mauvais augure » et « Vautour décharné » étaient deux des nombreux surnoms qu’il donnait à Tash. Il n’appréciait pas le vautour et il n’hésitait pas à le montrer.

-D’ailleurs, tu dois en savoir des choses sur la magie. Tu peux m’apprendre quelques trucs ? Et faire équipe avec toi serais tentant mais je suis plutôt un solitaire.

Quand Phalène écouta Blade, il fit attention de garder un air sur de lui, même quand il fut déstabiliser. En effet, Blade était au courant de la présence d'un Sorcier de Guerre dans la première vague de Fils de la Magie. Seuls ses plus proches amis avaient été mis au courant de son don. Pour que Blade l'apprenne, ça voulait dire qu'un de ses amis avait trahi Aslan, qu'une de ses connaissance de son monde était arrivé à Narnia et l'avait reconnu comme un Sorcier de Guerre devant Blade, ou qu'on avait réussi à faire parler quelqu'un. C'était tout sauf réconfortant.
Pourtant, Phalène ne fit pas paraître son inquiétude devant le Sorcier. Il afficha plutôt un sourire moqueur, teinté de fausse indulgence. Il avait déjà repéré les erreurs dans l'affirmation de Blade, et comptait lui dire, bien entendu! Cependant, celui-ci partit en lui tournant le dos. Phalène ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais son interlocuteur était de retour vers lui. Pour lui poser un bien drôle de question. Bon, au moins, le jeune homme en savait un peu plus.
Blade n'aimait pas Tash, et avait une quelconque raison de vouloir s'en débarrasser, si c'était possible.
Pourtant, Phalène avait des doutes. Et si Blade essayait encore de l'avoir? De tester sa fidélité? Il devait faire attention et jouer avec l'esprit de l'homme. S'il savait parler en restant sur l'équilibre du doute, il suffisait d'une poussée pour le faire tomber d'un coté ou de l'autre. L'espoir était une de ces poussées. Si Blade souhaitait le voir de son coté, il le verrait ainsi. La pensée était aussi une des ces poussées. Si Blade pensait plus à un clan qu'à un autre, il verrait Phalène, ou plutôt Nathan, comme membre de ce clan.
Il garda donc un air un peu plus surpris et une moue douteuse après les paroles du Sorcier de Tash, réaction tout à fait normale.

- Tash est un Dieu. Les Vivants sont pour lui des poussières. Le seul moyen d'atteindre la puissance d'un Dieu, si c'est possible, serait de joindre le pouvoir de toutes la création vivante. Ça veut aussi dire aller chercher l'étincelle de magie dans chaque humain, animal et même dans chaque plante.
L’autre possibilité serait la ruse, s'il et possible de ruser contre un Dieu. On sait que le Gardien, dans notre monde, est bloqué dans le Royaume des morts par les Voiles et la Pierre des Larmes. On sait aussi que les Boites d'Orden donnent un pouvoir égal à celui de la vie et la Mort à celui qui les ouvre correctement, ce qui est impossible puisque le secret de leur ouverture a été perdu.
Sinon, la seule vraie faiblesse de Tash, tout le monde le sait, c'est Aslan.

Phalène s'arrêta un moment pour scruter le regard de Blade pour essayer d'y déceler une émotion quelconque. Il reprit finalement.

- Aslan est plus puissant que Tash, car il est la vraie divinité de Narnia, avec l'Empereur d'Au Delà des Mers. Tash nous envoie combattre Narnia car il ne peut le faire seul: La simple foi en Aslan le repousse. Pour attaquer Tash, il te faudrait réussir à utiliser le pouvoir d'Aslan pour toi.
Phalène continua à observer Blade dans les yeux. Puis, il passa du coq à l'âne, sourit et parla à nouveau.

- En passant, ton raisonnement de tout à l'heure tiendrait la route si un seuls aspect pouvait permettre de reconnaître quelqu'un. Je n'ai pas seulement besoin de mes yeux pour reconnaître quelqu'un. Les oreilles sont très utiles. Tout le monde connaît le nom de Grink, surtout après avoir rencontré n'importe quel ancien sbire de Jadis. Promène toi dans les bois sans faire de bruit et tu découvriras nombre de chose. Il suffit d'entendre quelqu'un dire qu'il va chez Grink, ou de voir celui-ci se présenter devant une nouvelle connaissance.

Plus il parlait, plus son sourire devenait moqueur et compatissant. Il reprit un air normal ensuite.

- Bon, j'avoue que j'ai eu un coup de chance. C'était la Magicienne que je cherchais, et le lapin était avec elle. Il ne m'intéressais pas jusqu'à ce qu'elle lui hurle de s'enfuir, ajoutant son prénom. Je l'ai attrapé lui aussi. Il m'intéressait moins que la Magicienne, alors je l'ai amené ici.

Il prit un air un peu mystérieux en parlant de l’intérêt qu'il avait pour la magicienne. Jouer ainsi au comédien aurait amuser Phalène s'il n'avait pas eu cette crainte de dire un mot de travers ou de laisser son corps parler et contredire ses mots. Il se trouvait chanceux d'avoir réussi à si bien jouer. Ajoutons aussi que ses toiles aidait à ne pas remarquer la moindre erreur, s'il y en avait.

- Il y a aussi un autre aspect qui ne va pas dans ton raisonnement: Un Sorcier de Guerre peut facilement se cacher. S'il n'utilise pas son don soustractif et ne porte pas l'habit noir et or, personnes ne peut découvrir qui il est. Je ne savais même pas qu'un Sorcier de Guerre était venu ici avant. Maintenant que tu le dis, ça explique pourquoi il avait disparu du Palais.

Il alla même jusqu'à faire croire qu'il se remémorait des événements passés. Puis, il revint à la réalité.

- Je suis un Sorcier de Guerre. (En passant, nous ne vivons pas dans des Palais Dorés.) Rejoindre Tash et atteindre automatiquement un poste élevé dans ses rangs est plus rapide que de former son propre clan, et les bienfaits viennent plus vite. Je n'ai rien à y perdre. Je contrôle la Magie Soustractive mieux que quiconque, et j'ai accès à une utilisation de la magie unique à mon don, en plus de nombreuses connaissances. (Que je veux bien partager avec toi. En tout cas, quelque unes.) J'ai d'autres preuves.

Il ouvrit une des bourses à sa ceinture et prit une pincée de sable de Sorcier Noir. Pour arriver à le toucher, il fallait un don soustractif puissant. Il remit le sable précieux dans la bourse, puis tendit ses bras et banda ses muscles. Les signes sur ses serres poignets devinrent lumineux. Faisant partis de l'équipement d'un Sorcier de Guerre, personnes d'autres ne pouvaient les utiliser.

- Si ça ne te convainc pas, saches que les Sorciers de Guerre se nomment ainsi car leur don développe chez eux une maîtrise des armes et de la bataille égale à celle d'un homme qui se serait entraîne durant toute sa vie. Seul un Sourcier pourrait maîtriser les armes comme nous, parce que l'Épée de Vérité lui transmet les connaissances de bataille de tous ses anciens possesseurs.

Pour joindre la parole à l'action, il prit une branche qui, avec un mélange des deux magies, devint un arc. (Il n'avait pas le temps d’aller en chercher un.) Avec un matériel arrivant de partout, il eut soudain un arc et plusieurs flèches. En moins de deux, il en avait tiré une sur un arbre, plus loin. La première flèche se planta dans l'écorce, comme n'importe quelle flèche. Le second tir fut plus impressionnant, car la flèche toucha la hampe de l'autre, et la traversa dans le sens de la longueur. Deux autres flèches prirent le même chemin.
Il se retourna vers Blade, lançant l'arc au loin.

- Préférerais-tu l'escrime?