Not A New Problem ? [PV Phalène]

C'était le début de l'après-midi lorsque Shruikan aperçut l'immensité des Bois de l'Ouest, cachée par quelques petits nuages qu'il survolait. Il plongea lentement en avant, ailes repliées, pour se rapprocher du sol. Il ne savait pas si la selle était assez longue pour deux. Il rasa le sol pendant quelques mètres, et stabilisa son vol pour tourner la tête vers ces deux cavaliers.

"Ce serait instructif de voir comment un Dragon chasse, non ?"

Il attendit quelques secondes, au cas où que sa remarque ne soie pas comprise du premier coup - il avait parfois un humour ambigu - puis reprit de l'altitude, ouvrant son esprit et mettant tous ses sens en alerte. Il détecta bientôt la présence d'un troupeau de cerfs, dans une clairière entourée d'arbres.

"Accrochez-vous !"

Shruikan gronda et se propulsa un peu plus vers les cieux, se stabilisa de nouveau, visa et plongea cette fois droit vers le sol et à une vitesse impressionnante. Il n'entendait pas ses passagers, le vent sifflait trop fort autour de lui. Arrivé à une centaine de mètres de ses proies, il freina brusquement, tendit le cou, ouvrit sa gueule et saisit un cerf entre ces crocs. Il commençait de remonter quand il sentit une douleur dans sa patte arrière gauche. Un cerf, surement le chef du troupeau, avait défendu les siens d'un bon coup de cornes. Shruikan gronda de douleur, remonta précipitament au-dessus des arbres de quelques puissants coups d'ailes et, une fois qu'il fut bien équilibré, il posa le cerf mort dans ses griffes et chercha un endroit un peu dégagé pour se poser sans trop de dégâts. Il repéra un "trou" entre quelques arbres et plongea dedans. Puis il posa le cerf à terre et atterrit à son tour dans une volée de feuilles.

Il tendit distraitement une patte pour que ces cavaliers descendent de son dos, et quand il ne sentit plus de pression dessus, il s'allongea, son corps formant un demi cercle, fixa sa blessure, la renifla, lécha le sang qui en coulait et rassembla sa Magie, concentré sur l'entaille.

"Waìse heill."

Le sang s'effaça et sa plaie se referma. Shruikan se releva et désigna le cerf d'un signe de la tête.

"Mettez-le sur mon dos. Je préfère continuer à pied, si ce n'est pas trop loin. La faim et la Magie m'ont fatigué."

[J'ai reprit le même titre, c'est plus facile pour s'y retrouver.]

Shruikan s'occupait à lécher une de ses pattes quand Phalène lui dit que la prochaine fois qu'il se blessait, il devrait l'attendre pour qu'il le soigne avec son... chose. Shruikan tendit la tête vers lui :

"Ne t'inquiètes pas, je suis plus fort que tu ne le penses."

Il resta immobile pendant Phalène lui mettait le cerf sur le dos. Puis il se souleva de sa position assise et s'ébroua. Même s'il était fatigué, ce vol lui avait fait plus que du bien, et il ne sentait plus les étincelles dans son corps.

Il tordit l'encolure pour regarder Phalène, qui observait les environs. Il commençait à se détendre lorsque son cavalier poussa un cri qui le fit presque sursauter. Il expliqua que sa maison ne se trouvait pas loin, au delà de la clairière où il s'était posé.

"Très bien ! En avant alors !"

Sans attendre ses cavaliers, il slalomma tranquillement entre les arbres, essayant de ne pas trop balancer sa queue pour ne pas en arracher.

Shruikan suivit Phalène à travers les bois. Ils contournèrent une rivière, marchèrent dans des chemins dégagés pour que le grand Dragon puisse passer entre les arbres sans problèmes. Ils passèrent devant la maison d'une drôle de chose que Shruikan n'avait jamais vu. Il la renifla curieusement, puis repartit derrière son ami. Finalement, ils arrivèrent devant une grande surface terreuse, dépourvue de végétaux. Une maison en bois était construite au milieu, plus grande que Shruikan.

L'atmosphère était paisible, lumineuse et reposante en même temps. Il allait se plaire ici. Il tordit l'encolure, saisit le cerf et le déposa au sol. Puis il partit découvrir les environs pendant peut-être dix minutes, et revint s'assoir à la manière d'un chien dans un endroit assez dégagé d'objets et de meubles pour lui. Bercé par le murmure de la nature, il se laissa glisser au sol et ferma les yeux pour tomber dans un profond sommeil.

[Les brevets blancs me retardent et m'enlèvent de l'inspiration, désolée, mais je suis trop occupée entre les révisions, m'occuper d'Harmony et de Siska tout en prenant du temps pour ma famille et pour moi...]

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Phalène regarda son compagnon et fut ravi de lire en lui un sentiment de bien être. Son petit chez-soi plaisait à son ami sur quatre pattes. Il s'y endormit même! Phalène sourit, pensant que ce n'était pas nécessairement bon signe. Il préféra s'imaginer que les Dragons complimentaient les gens en s'endormant devant eux.

*Tiens, il y a une autre possibilité: Il est fatigué, et sa réaction n'a aucun lien avec ma maison.*

Son rire ne réveilla pas le Dragon. Le laissant se reposer, Phalène retira la selle et reprit ses affaires. Partit depuis quelques jours, il n'avait pas travaillé. Bah, pas à son métier habituel. Durant l'après-midi, il aurait à parcourir son bois. Il ne savait pas si Shruikan l'accompagnerait ou non. Il espérait que oui, car il savait qu'il n'aimerait pas abandonner son ami. Au pire, il le laisserait dormir.

Phalène prit ses vêtements. N'ayant pas le temps de le laver maintenant, il se contenta de les lancer en tas sur son lit. La température étant plus chaude dans ce coin de pays, Phalène retira son chandail pour ne pas le mouillé de sueur. Il l'ajouta à son tas de linge, le lançant brusquement, sans considération pour le douleur du morceau de tissu.

Il prit un un carquois de flèche et un arc qu'il passa sur son épaule. Il plaça son épée, vérifia le matériel de son sac de cuir, à sa ceinture. Son, agiel, son draca, sa pierre de nuit, le flacon à Flamme Nuit, des outils et tout le reste y était bien. Il ressortit de la cabane et remplis la selle. Tout était parfait, il pouvait partir. Cependant, Shruikan dormait toujours.

Phalène s'assit sur une pierre, face au dragon, accoté sur son poing. Il attendrait au moins son réveil, même si ça l'ennuyait un peu. Il aurait bien laissé un message à Shruikan, mais son ami savait-il lire? Phalène se rappela qu'il avait lu l'histoire de Narnia dans une bibliothèque. Bon, de toute façon, Phalène voulait que Shruikan viennent faire le tour avec lui, pour au moins lui montrer ce qu'il faisait. Son métier n'était pas glorieux, mais il était agréable. Juste avec ce métier, Phalène avait tué plus d'ennemis que des soldats, et aider plus de gens que ces hommes.

[Pas grave ]

Shruikan sentait un regard sur lui depuis plusieurs minutes. Il détestait être observé, cela l'empêchait de se détendre. Il ouvrit un oeil en grondant et tomba sur Phalène, qui semblait un peu ennuyé. Shruikan l'ignora et bailla, puis s'étira à la manière d'un chat. Il poussa un profond soupir et vérifia s'il n'avait fait aucun dégât en s'étirant. Puis il prêta enfin attention à son ami.

"Je t'ai fais attendre, désolé. Mais j'étais tellement bien que je me suis endormi. Je vais me plaire chez toi."

Il remarqua que la selle était posée plus loin. Il fit une moue de dépit, balançant l'encolure.

"Plus de vols pour aujourd'hui ? Dommage..."

Shruikan vit du coin de l'oeil un lézard étalé de tout son long sur une pierre, au soleil. Il décida de faire comme lui, et il s'assit sous des rayons filtrant à travers les branches, savourant la chaleur.

"Je suppose que tu ne m'attendais pas pour le plaisir, qu'est-ce que tu as l'intention de faire ?"

[Oups, j'ai du retard ! Harmony avait attrapé une gale de boue, c'était pas joli joli... Oui je sais, c'est pas grave, mais maintenant, je raconte ma vie à chacun de mes posts, c'est devenu une habitude ^^]

Shruikan fut amusé en voyant Phalène sourire à son compliment. Le jeune homme se leva et s'étira, puis lui proposa de l'accompagner dans les bois. Shruikan hocha la tête de droite à gauche en l'entendant dire qu'il ne pourrait pas voler avec lui.

"Ce n'est pas grave, j'irais voler cette nuit."

Phalène lui proposa ensuite de rester ici s'il le voulait. Mais Shruikan était vraiment curieux de savoir comment son cavalier s'occupait, et en quoi constituaient les métiers de guide et garde forestier.

"Non, je vais venir avec toi. Je suis curieux de savoir comment tu gagnes ta vie. Et puis, je ne sais pas comment je pourrais m'occuper ici, à part voler. Donc je viens."

Shruikan se leva et plia soigneusement ses ailes et ses ailerons.

"Tu peux monter sur mon dos pour le voyage, si tu veux. Tu n'aura qu'à me guider."

[Il y a Damon qui m'a envoyé un message : elle m'a dit qu'internet avait vraiment foiré, et que si son absence continue, elle supprimerait peut-être son compte. Et pour moi, je serai plus active sur le forum pendant les vacances qui arrivent dans une semaine.]

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Phalène sourit et monta sur le dos de Shruikan. Il aurait surement à descendre de temps en temps pour passer dans les passages les plus étroits. Il espérait que le dragon soit aussi capable de le suivre.

Ce que je fais est simple: J'aide les gens. Si quelqu'un me demande mon aide pour le guider, pour construire sa cabane ou pour aller à la chasse, j'essaie de l'aider. Si je croise des animaux plus dangereux, je les éloigne des territoires habités. Et si je croise un ennemi, je l'empêche d'agir à tout jamais.

Expliqua-t-il. Il faisait tout pour aider ses camarades Narniens. Ses taches étaient passées de tuer des troupes de minotaures jusqu'à aider une petite fille à choisir des cailloux colorés. Faire ces petits services ne le fatiguait pas, et ça rendait les autres heureux. les gens de la forêt l'appréciaient. Parfois, ces travaux l'amusaient vraiment. Il gagnait même la confiance des enfants. D'une certaine manière, en cas de grave problème, ce pouvait être très utile. Les enfants savaient souvent bien des choses sur ce qu'il se passait dans la forêt. Ils ne le diraient pas à quelqu'un d'autre qu'un ami.

Je n'ai pas de salaire. Les gens me payent comme ils le peuvent. On m'invite à diner, on me donne un peu d'argent, des armes, du bois, des vêtements, n'importe quoi. Parfois, on ne me payent pas, mais je sais qu'au moindre problème, bien des gens viendront m'aider, en refusant que je les payent.
Et je ne te parlerais pas de tout les cadeaux que des enfants me donnent.

Ajouta-t-il en commençant à diriger Shruikan, dans un passage très large. Il aimait beaucoup son métier: Aider les autres comme il le pouvait. Les cadeaux d'enfant en question, il en avait beaucoup. On lui offrait des friandises, des pierres, des jouet, n'importe quoi. Même si souvent, c'était totalement inutile pour Phalène, il les remerciait sincérement, surtout pour le geste.

Il sourit à un souvenir. Il se rappela une petite fille qui lui avait donné une friandise au miel, insistant pour qu'il goute. Phalène aimait bien le miel, et gouta à la friandise. Il remercia la petite fille en lui disant que c'était très bon. La fillette avait tout de suite conclu que Phalène était fou de miel... et elle le dit à sa mère et ses amis. Sa mère participait... férocement aux commérages, et toute la forêt crut que le miel était le plat favoris du forestier. À peine une semaine après, il avait mangé tellement de miel, pour faire plaisir au gens, qu'il ne l'aimait plus du tout.

Maintenant, il l'exécrait, mais personne ne s'en doutait. Déjà qu'il ne l'appréciait pas particulièrement au début... Le miel était sortit de son alimentation. En sentir l'odeur lui donnait la nausée. Le coté comique de l'histoire le faisait pourtant rire.

[NOOOOOON! ]

Shruikan attendit que Phalène lui donne ses directives en l'écoutant parler. Il aidait le peuple Narnien de toutes les manières possibles et écartait les dangers du territoire. Il expliqua qu'il n'était pas payé avec de l'argent pour ces actions, mais avec des objets ou des repas. Shruikan sentit son cavalier appuyer légèrement sur son flanc gauche. Il se tourna dans cette direction et commença à marcher vers un large passage entre les arbres.

Le dragon laissait sa queue balayer le sol et humait l'air, détectait toutes les odeurs possibles tout en méditant sur les paroles de Phalène. Lui aussi aurait aimé aider les gens pendant son voyage, mais aucun ne lui faisait confiance. Shruikan se souvint alors de tous les enfants qu'il avait rencontré. Humains, elfes ou même nains, ils l'avaient tous adoré au premier regard sur lui.

"Un jour, j'ai rencontré une petit garçon qui pleurait dans une forêt. Je suis allé vers lui et il m'a regardé avec ses grands yeux. Je l'ai pris dans mes pattes et je lui ai demandé où il habitait, parce que, de toute évidence, il s'était perdu. Il m'a expliqué le chemin et je l'ai remmené chez lui. Sa mère était folle de joie, elle m'a remercié en me sautant au cou et en me donnant de quoi manger et un abri pour la nuit. J'espère les revoirs tous les deux un jour."

[Mdr]

Shruikan écouta Phalène parler tout en marchant tranquillement, l'encolure tendue pour éviter de se prendre des branches dans la tête. Le jeune homme lui disait qu'il pourrait vivre chez lui, mais qu'il n'y aurait pas assez de place pour lui. Et il avait raison. Shruikan ne bougeait pas souvent, même pratiquement jamais quand il dormait, mais sa queue se balançait parfois, et si jamais elle butait contre la maison de Phalène... Ca ce terminerait très mal.

Shruikan laissa échapper un grondement quand son cavalier lui parla de grottes, de montagnes et de cavernes. Il s'arrêta et tourna la tête vers Phalène, un peu de fumée s'échappant de ses naseaux.

"Il faut cesser de croire que les dragons vivent obligatoirement sous terre. Vous, les humains, croyez à tout ce qu'on vous raconte. Ces histoire de grottes et de cavernes n'existent que dans les légendes, même si j'aime beaucoup la chaleur et la lumière des volcans. Mais un volcan serait, malheureusement, mal placé au beau milieu d'une forêt."

Shruikan se détourna et recommença de marcher tout en réfléchissant. Il changea de chemin et obliqua dans un autre plus large. Puis une idée lui vint à l'esprit. Il s'arrêta à nouveau, ces yeux dorés pétillants.

"C'est gentil de vouloir me prêter ta magie, mais je m'en sortirais seul. Ce sera en harmonie parfaite avec la forêt, ça ne sera pas énorme mais assez grand pour moi, et ça ne sera pas loin de chez toi. Parfait. Mais je ne te dirais rien tant que je n'aurais pas réalisé mon chez moi."

Shruikan sentit son cavalier lui lancer un regard interrogateur. Il se contenta de garder la tête droite, quand Phalène lui parla d'une histoire de miel qu'il ne comprit pas.

"Dommage pour toi, mais je déteste le miel. Ca colle aux crocs et c'est horriblement visqueux et sucré. Beurk."

Comme il avait ouvert et étendu son esprit aux environs, il sentit celui de Phalène se remplir d'une émotion étrange : de la joie qu'il ne montrait pas. Shruikan tourna l'encolure et lança un regard qui voulait dire : "Tu es sûr que tu vas bien ?" Puis, sans attendre sa réponse, il regarda de nouveau devant lui et plongea dans ses pensées. Mais à peine eut-il commencé à réfléchir que Phalène lui donnait une petite tape sur l'épaule. Il s'arrêta immédiatement. Phalène lui expliqua rapidement qu'une famille d'humains était attaquée par une dizaine de minotaures. Les deux-pattes-à-cornes étaient dangereux, le dragon le savait. Lorsque Phalène lui ordonna d'attaquer du ciel, Shruikan sentit des étincelles dans ses pattes.

"Avec joie !"

Et il se propulsa à la verticale avec une gerbe de poussière, de terre et d'herbe arrachée. Il étendit ses ailes après avoir dépassé la cîmes des arbres, et flotta en direction du Nord, comme Phalène lui avait dit. Il ferma son esprit. Inutile que les minotaures remarquent son approche. En-dessous, il voyait Phalène-épée-brillante courir entre les arbres. Il fut presque impresionné par sa vitesse.

Shruikan entendit bientôt les cris de la famille attaquée et des deux-pattes-à-cornes. Ils étaient nombreux, et assez gros, mais ne résisteraient pas face à un dragon. Shruikan commença à décrire de larges cercles pour réfléchir à son attaque. Phalène, lui, avait sortit une drôle d'arme qu'il lança sur un des deux-pattes-à-cornes qui s'effondra. Certains se tournèrent pour trouver celui qui venait les embêter dans leur travail pendant que d'autres continuaient à essayer d'ouvrir la porte de la maison. Il n'y avait qu'une femme et des enfants encore debout. Un homme-brisé-cassé était affalé contre un mur.

Shruikan profita de la diversion de Phalène pour plonger vers le sol. Il fendit les branches des arbres et se posa dans un fracas retentissant. Il appela le feu-de-ses-entrailles et dilata ses naseaux. Trois boules de feu cuirent quatre minotaures sur le champ, laissant des tas de cendres et un trou béant. Un deux-pattes-à-cornes voulu bondir sur son dos, Shruikan l'envoya valser dans un tronc d'un coup de queu bien placé. Puis le dragon balança sa patte avant droite, et ne sut pas s'il avait déchiré les minotaures en deux ou s'il les avaient envoyer voler plus loin. En tout cas, il ne les entendit plus. Au moins, la femme et ses enfants étaient en sécurité. Shruikan laissa à Phalène les derniers minotaures et posa son regard sur les humains.

Phalène sortit rapidement de sa cachette et se jeta sur les deux-pattes-à-cornes sans hésiter. Ils ne résistèrent pas très longtemps et agissaient de manière un peu... idiote. L'épée brillait toujours de son éclat rouge sang. Shruikan observa et se demande pourquoi elle s'illuminait ainsi. Il repousse cette interrogation. Ce n'était pas le moment de méditer.

En attendant que Phalène est fini de se dégourdir les jambes, Shruikan nettoya ses griffes plaines de terre à grands coups de langue, puis se rendit compte qu'il n'y avait plus aucun bruit dans la forêt, ormis les sanglots de la jeune femme. Phalène prit soin de nettoyer son épée avant de venir vers la petite famille. Il leur sourit, mais son sourire s'effaça aussitôt lorsqu'il aperçut l'homme-brisé-cassé contre le mur. Shruikan ne sut pas dans qu'elle état émotif se trouvait son cavalier. Il avait toujours eut du mal à discerner leurs émotions avec leur visage plat et étrange, leur absence de queue ne facilitait pas la chose.

La femme et les enfants passèrent devant Shruikan, non sans un regard méfiant, et partirent plus loin. Phalène avait allongé l'homme-brisé-cassé au sol, un puissant flux de magie émanait de lui. Dans ses réfléxions, Shruikan n'avait pas fait attention à ce qu'il s'était passé, mais il devina que son ami allait tenter de guérir l'humain.

La guérison dura environ un quart d'heure. Shruikan se coucha sur la mousse et attendit. Il aurait volontiers aidé Phalène en lui transmettant son énergie, mais maintenant qu'il était concentré sur sa tâche, il ne fallait absolument pas le déranger. La magie pouvait devenir dangereuse sans prudence, même pour un fils de la magie.

Le flux de magie se coupa. Phalène avait réussi, mais était fatigué, presque complètement épuisé. Shruikan tendit l'encolure et toucha son bras du bout de son nez. Puis il déferla une bonne partie de son énergie en lui, et releva la tête. Il souffla sur son visage et observa l'homme, la femme et les enfants.

"Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?"

[J'ai enfin trouvé du temps pour répondre. Avec le débourrage de Rakou, c'est vraiment très serré !]

--


Maintenant? On continue!

Répondit Phalène en souriant. Il monta sur la selle de Shruikan, fit un signe à la petite famille et ils partirent. Il ne se passa rien pendant près de deux kilomètres. En fait, ce bout de chemin là fut ennuyeux pour Phalène. Les arbres étaient tous d'une banalité! Aucun ne formait d'arches, de formes étranges. Ils étaient tous droits et de la même sorte: Des épinettes bleues. De temps en temps, un oiseau passait pour dévorer des cônes, mais dans ce coin du bois, il n'y avait rien. Il faut dire que, quelques années plus tôt, il avait été ravagé par un incendie et, évidemment, seule les épinettes noires poussaient après un feu.

Puis, il commença à y ravoir des arbres à feuilles caduques, et par conséquent, un sol plus diversifié. Il y avait des trilles, du muguet, des quatre-temps, des carottes sauvages et plusieurs plantes de sous bois. Phalène vit aussi un daim, qui fuyait à la vue de l'énorme reptile noir, sa queue blanche et touffue dressée.

Le Soleil était maintenant très haut dans le ciel, et l'air commençait à être très chaud. Phalène ne regrettait pas d'avoir renoncé à porter un chandail, sinon il aurait étouffé de chaleur. Après le combat, il se sentait déjà assez sale et en sueur comme ça, pas la peine d'en rajouter.

On approche d'une petite clairière. Comme je les connais, tous les enfants du coin doivent y être.

À peine disait-il cela que Phalène put entendre les rire aigus de jeune gamins et fillettes se chamaillant et jouant. Plus on s'approchait et plus on les entendait. Finalement, ils débouchèrent dans la clairière, où Faunots, fillettes d'Ève, Gamin d'Adam, Centaureaux, Petits nymphes et bébés animaux parlants jouaient ensemble. Il s'arrêtèrent soudain, car ils avaient vu l'énorme dragon noir. Puis, ils reconnurent Phalène et, comme de purs enfants qu'ils étaient, ils reprirent confiance et sautèrent sur les nouveaux arrivants, quoique certains étaient encore timides.

C'est qui lui? T'es un dragon? Phalène a capturé un dragon? Non, il ne le contrôle pas, c'est un ami. Comme tu es noir! Tu as de grandes dents et des grandes ailes? Tu peux voler? Est-ce que tu craches du feu? Voulez-vous jouer avec nous? Phalène, reste, on a des bonbons au miel! ...

Dirent-ils tous en même temps, excités et sautant partout. Phalène sourit, quoique un peu inquiet pour Shruikan, qui rêvait se faire piler sur la queue et sur les pattes à tout bout de champs.


[Désolé, c'est court :S]

Shruikan ressentit le même ennui que Phalène pendant le long bout de chemin qu'ils traversèrent. Il ne savait pas pourquoi, mais les arbres n'étaient d'aucune diversité, tous de la même couleur, de la même forme, et le sol était affreusement sec sous ses griffes. Heureusement, ce sinistre paysage fut ensuite remplacé par une belle forêt verte émeraude, herbeuse et aux odeurs alléchantes pour le dragon. Shruikan n'avait jamais goûté de fruits, mais il pensa qu'un jour, il devrait essayer, pour voir. Il se demanda tout de même si il réussirait à les croquer une fois qu'ils les aurait saisis dans sa grande gueule.

Marchant toujours, il remarqua que la température se réchauffait au fur et à mesure que la journée avançait. Bientôt, il entrouvrit la gueule et laissa pendre sa langue à la manière des chiens. Sa température corporelle refroidit aussitôt. Shruikan oublia la chaleur en entendant des cris aigus et de rires enfantins. Il ralentit le pas pour ne pas arriver trop vite et effrayer les enfants qui, selon Phalène, devaient tous êtres rassemblés à l'endroit où ils allaient. Mais, comme le dragon s'y attendait, dés qu'il se montra, ce fut le silence complet. Poussant un soupir de consternation, et toujours la langue pendante, il s'allongea dans l'herbe fraîche et attendit que son cavalier sois descendu de son dos pour se relever, même s'il n'en avait aucune envie.

Les enfants les bombardaient de questions. Lorsque l'un d'eux, un petit centaure, demanda si Phalène l'avait capturé, il ne put s'empêcher de laisser échapper un grondement.

"Le jour ou quelqu'un arrivera à capturer et asservir un dragon, il pleuvra des poules !"

Shruikan se retourna vers Phalène :

"Je vais aller créer ma maison. Je reviendrai dés que j'aurais fini. Essaie de rester en vie jusqu'à mon retour, ce serait agréable."

Sur ce, il prit son essort, déploya ses ailes et poussa sur ses pattes arrières, laissant les traces de ses griffes profondément encrées dans le sol. Il profita d'un courant d'air pour prendre plus d'altitude, puis il fixa de ses yeux perçants la cîme des arbres pour retrouver la maison de Phalène. Il la repéra facilement et, tout en planant en grands cercles autour de la clairière où elle était construite, il observait les alentours pour déceler l'endroit parfait pour sa propre maison. Finalement, il posa les yeux sur une grande clairière herbeuse, entourée de beaux et grands arbres verts, et aussitôt, il vira vers elle. Il se posa avec le plus de légéreté possible, et il se concentra. Appelant sa magie, il frôla le sol de son nez, et il formula le sort pour réaliser ce qu'il voulait.