Perdue dans les profondeurs de la terre

Aelita avait quitté Narnia il y avait maintenant neuf mois. Elle avait parcouru des terres désertiques où l'eau potable et la nourriture était difficile à trouver. Elle marchait sans se retourner traversant les rivières et les montagnes sans peur. Les vents les plus violents ne l'empêchèrent pas de passer les cols les plus hauts, et les seuls haltes qu'elle faisait étaient pour se reposer à l'abri dans une grotte ou pour manger un peu, le reste du temps elle avançait d'un pas rapide qui ne laissait rien passer. La jeune fille avait apprit à se nourrir par la nature et évitait de chasser les animaux. Par expérience, elle savait qu'elle pouvait tomber sur un de ses castors parlants de Narnia et cela lui aurait fendu le coeur d'en tuer un. La jeune fille se nourrissait à présent de plante et de fruits. Ils lui permettaient de tenir quelques heures, heures durant lesquelles, tout repos lui était interdit. Aelita savait que maintenant il lui était impossible de retourner à Narnia. Sa peine était suffisamment grande et elle ne voulait plus attirer d'ennuis à ses amis. De se fait, elle avait entreprit une marches au delà des terres connues de Narnia. Elle avait passé sans encombre les Pays des Géants et marchait vers les ruines qui surplombaient le Royaume d'en Dessous. Elle voyageait sans compagnons et sans amis mais le coeur heureux que tous soient sains et saufs. La jeune fille avait entendu parler d'un village au delà des montagnes du Pays des Géants. On lui avait raconté que personne n'en était jamais revenu. Elle s'était entrainée sur le chemin au combat. Flèches et arc étaient ses armes favorites mais cachée sous ses jupons, une dague retenue par des lanières attendait patiemment d'être utilisée. Aelita se réveilla dans une plaine enneigée où un vent glacial soufflait. La jeune fille ne voyait pas à dix mètre. Alors qu'elle marchait dans la neige, elle sentit soudain le sol s'effondrer sous ses pieds. Elle fit une chute de dix mètres et s'évanouit au fond d'une crevasse.

Le froid s'était atténué depuis qu'Aelita était tombée dans la crevasse des ruines. Les flocons restaient en surface mais l'air était humide au fond de la fosse où sommeillaient des racines verdâtres et fourchues, qui avaient griffé la jeune fille lors de sa longue chute. Des mottes de terre lui tombèrent dessus et se mêlèrent à ses cheveux roux. Il eut un choc et tout devint noir. Aelita s'évanouit a fond du ravin ; le visage tourné vers le ciel qui semblait minuscule et où les nuages semblaient plus flou que jamais.

Lorsqu'elle reprit connaissance, la fille d'Eve se sentit légèrement perdue. Elle se rappelait vaguement se qui s'était passé mais elle gardait l'esprit clair et net. Les yeux brillants légèrement. La poussière et l'air chargé d'humidité lui donnèrent une quinte de toux. Elle regarda autour d'elle et repéra son arc et ses flèches qu'elle rassembla dans son arquois puis elle remit sa cape en place et s'assit par terre le temps de reprendre son calme. Soudain, un bruit lui fit dresser les oreilles et releva brusquement la tête afin de voir d'où cela provenait. Au début, elle ne vit rien mais soudain qu'une parla avec une petite voix.

«Voilà la source du bruit. Mais qu'est-ce que tu fais là? Tu devrais être à la bataille! Tu es en retard, on est déjà parti du camp, on se bat là!»

Habituée à la guerre, la jeune fille banda son arc et se colla contre le mur de terre. Dans la pénombre, on y voyait rien à deux mètres. La respiration de la jeune fille s'accéléra et son coeur se mit à battre la chamade. Ne pas voir la personne qui vous parle est très frustrant car on ne peut savoir si elle est amie ou ennemie.

«Qui êtes-vous ?»

La peur ne faisait pas partie de sa nature profonde mais, là, en terre inconnue, les risques de mourir étaient grands, surtout qu'il se passait apparemment des évènements sinîtres, des disparitions. S'était la prise de tete assurée et Aelita sentit ses muscles se tendre et ses mains se crisper autour du bois souple de son arc. A chaque expiration, un peu de poussière s'élevait du sol troublant encore un peu plus la vue déjà affaiblie de la jeune fille. Soudain, les mots prononçés par la petite voix semblèrent se répercuter dans la tête de Miss Stones.

*Une bataille ? pensa la jeune fille.*

Lors de son voyage, elle avait tout fait pour éviter d'être découverte, résultat depuis neuf mois, elle n'avait plus de nouvelle de ses compagnons. Elle ne savait donc pas que des batailles faisaient à nouveau rage à Narnia, ou où que se soit d'autre. Elle avait juste, elle vider un petit village Narnien de Telmarins, peu avant de sortir des frontières de Narnia. Le nom de Pluie de Sang lui avait été donné car nul homme ne survécu à son attaque sanglante. Cette nuit là, la jeune fille avait été prise de folie et avait tué tous les soldats à coup de dague et de griffe. A l'aube, les villageois avait retrouvés la place principale recouverte de sang et de cadavre. On aurait dit que le ciel avait pleuré durant toute la nuit. Et Aelita avait reprit ses esprits à trois kilomètres de là. Le visage et les membres imprenniés du sang de ses victimes. A aucun moment, cette partie de son voyage ne lui parvint. Mais aujourd'hui tout allait changer.

- Quels sont les deux fronts, demanda-t-elle en se souvenant peu à peu de cette horrible nuit avec les Telmarins. Les Narniens sont-ils mêlés à cette bataille ?