Un autre monde, une autre vie.

On ne peut jamais vraiment savoir quand Narnia aura besoin de nous ...

Sans prendre ta main mais en te faisant un léger sourire de politesse, il se releva à son tour. il trouva mignon ton geste, mais il trouvait ce geste plus approprié pour un garçon qu'une fille.


Oui, si tu veux! On pourrait ...

Il se tut. Interpelé par les trois idiots qui venaient de surgir. Il se retourna lentement vers eux, le visage fermé et les poings serrés. Il savait que leur arrivé ne leurs apporteraient rien de bon. Il se mit devant toi, pour te protéger.

Qu'est-ce que vous nous voulez!?

Il n'était pas tellement inquiet de son sort. Il savait qu'il pouvait se battre, et terrasser sans trop d'effort ces imbéciles ...mais il ne voulait pas faire peur à Dédé. et si elle le trouvait trop brute? Les filles sont difficiles à cerner ...Parfois elles aiment qu'ont se batte ,d'autre fois elles tournent les talons offusqués! Il ne voulait pas perdre Dédé ...Elle était son nouveau bonheur dans ce monde. Cette fenêtre vers le monde extérieur qui lui rendrait moins pénible d'être sur cette terre plutôt qu'à Narnia ...

mais peu importe ...Quoiqu'il arrive, et même si il y aura du sang, il la défendra coûte que coûte.

Il serra un peu plus les poings, sa mâchoire devint carré. Ses deux bras formèrent un bouclier pour Dédé qui était derrière lui.

Il était prêt à se battre.


(Non ça ne me dérange pas, au contraire! ^^ )

Lorsque Edmund fut plaqué contre l'arbre, son souffle se coupa durant quelques secondes. Il ne s'y attendait pas vraiment, et il en fut surpris. Il plissa légèrement les yeux dû à la douleur dans sa poitrine et son dos et les rouvrit lentement en regardant droit dans les yeux son adversaire avec un regard froid et empli de haine.

Je ...je n'ai rien sur moi ...Fouillez-moi si vous le voulez !

Il porta alors son regard vers Dédé et fit un signe voulant dire «Va t'en!», discrètement.

Pourquoi fallait-il que quelque chose gâche son moment avec cette magnifique fille? Il se le demandait ...
Il mordit sa lèvre légèrement et, avec toute ses forces, il poussa violemment son adversaire en le projetant au sol. Il n'avait pas vraiment remarqué le couteau, sinon il aurait fait plus attention ...Tout ce qu'il voulait pour le moment était de reprendre le contrôle des évènements et aussi, que Dédé ne le prenne par pour une poule mouillé. Après tout, il venait de lui raconter ses nombreuses batailles à coup d'épée ...Avoir peur en ce moment ne ferait que donner à ses récits un aspect de conte pour «impressionner» les filles ...Ce qu'il ne voulait pas car il savait que c'était faux. Il s'était vraiment battu, et en avait vu des pires qu'aujourd'hui! seulement, à l'époque, la seule idée de se battre pour «impressionner» une fille ne lui avait pas encore passé à la tête. Donc ...assurément, il devint irréfléchi en voulant affronter ainsi son assaillant.


(Désolé, c'est court! Je ferai mieux la prochaine fois!)

Le "chef" paraissait furieux. Ce gamin avait de la force, nom de Dieu ! Il avait été projeté en arrière, mais pas assez cependant pour le faire tomber. Mais, surpris, il avait laissé tombé son couteau. Incapable de raisonner sous le coup de la colère, il fonça droit sur Edmund pour un combat à mains nues, ignorant que celui qu'il attaquait savait se battre et qu'il avait même gagné une guerre.

Dédé, quant à elle, était toujours à terre. Voyant les deux lascars s'approcher d'elle, elle recula tant bien que mal en s'aidant de ses bras. Quand ils virent leur chef se faire repousser la première fois par Edmund, ils hésitèrent un instant. Devaient-ils l'aider lui plutôt que de s'occuper de la fille ?
Leur moment d'hésitation permis à Dédé de se relever. Elle vit le regard d'Edmund et comprit qu'il voulait qu'elle s'enfuit. Devant la situation désastreuse, elle ne prit pas le temps de réfléchir et commença à courir.

Au bout de quelques mètres seulement, elle s'arrêta net. Quoi ? Elle était en train de... s'enfuir ? Elle eut soudain très honte d'elle-même. Elle venait délibérément d'abandonner Edmund. Elle se trouva détestable et fit demi-tour. Les deux gaillards la suivaient, en marchant, un sourire au coin des lèvres. Ils savaient qu'elles n'aurait pas pu aller bien loin.

*Edmund voulait que je m'enfuie ?? Et le laisser tout seul ? Alors là il se trompe complètement! Je ne sais pas qui je suis vraiment, mais s'il y a une chose que je sais, c'est bien que je ne suis pas une lâche !*

Cette dernière pensée lui fit monter une bouffée de courage. Elle serra les poings et fit face à ses adversaires.
Elle sentit soudain une étrange force en elle, comme si elle était devenue invincible. Chaque cellule de son corps semblait s'agiter, prêtes à l'attaque.
Elle crut même entendre une voix, la même voix que dans son rêve :

Je suis avec toi Dédé....

Le premier gars s'approcha et essaya de tirer Dédé par les cheveux. Alors, le pied de Dédé gicla et vint exploser son entre-jambe. Elle n'eut pas l'impression d'avoir commandé ce geste : c'était comme si son pied avait agi seul, doté d'un vieux réflexe, ou comme si quelqu'un d'autre commandait son corps. L'homme s'écroula de douleur en criant. Le second essaya de le venger en tentant de donner un coup de poing à la jeune fille, mais celle-ci esquiva le coup avec une rapidité qui lui était étrangère. Déséquilibré, son assaillant lourdeau tomba à la renverse. Sa tête heurta le sol et il fût assommé.
Dédé ne voyait pas comment se débrouillait Edmund, mais elle fût très satisfaite d'elle-même en voyant qu'elle avait réussi à vaincre deux hommes plus grands, plus forts, et plus expérimentés qu'elle. Malgré le fait qu'elle était contre la violence, elle ne put s'empêcher de ressentir de la fierté.

Maintenant, il fallait s'occuper du chef.

Edmund ? cria-t-elle pour savoir s'il avait besoin d'aide

Projeté au sol, son adversaire par dessus tentant de l'immobiliser, Edmund dû réfléchir rapidement pour ne pas être coincé entre les mains de cet homme. Il ne voulait pas. Il savait que si il ne bougeait pas immédiatement, son assaillant allait en profiter pour le ruer de violents coups et tenter de vider ses poches.

Il releva donc rapidement son genoux droit, donnant par le même fait, un énorme coup dans l'entre-jambe de celui-ci et le poussa sur le coté en plaquant une main contre sa gorge.

Son regard devint fou. Il en tremblait intérieurement. D'où venait donc toute cette rage? Il vit du coin de l'oeil un rayon de lumière. C'était le soleil qui reflétait sur le couteau. Il se penchai donc par en avant, essayant de l'agripper quand soudain, ce fit à son tour de se faire projeter sur le côté. Cette danse dura quelques minutes de plus. Se donnant mutuellement de violents coups au visage, aux côtes et parfois se faisant saigner ...Edmund avait la lèvre en sang mais ne ressentait plu la douleur. Tout ce qu'il voulait était de gagner. Vaincre. Si il avait eu son épée à ce moment, il en aurai eu fini en quelques secondes de cet idiot, mais malheureusement, dans ce monde ce genre d'arme était interdit ...

Il donnai un furieux coup de poing au visage de son adversaire qui tomba au sol, inconscient.

Toussant et en se tenant les côtes, Edmund se releva juste à temps pour entendre Dédé crier son nom. Il relevai la tête pour voir si elle allait bien et regardai à nouveau ce sombre crétin qu'il avait terrassé.

Il se penchai devant lui et tapota légèrement et lui dit d'un ton fier «Bonne nuit, connard ...» . Il prit son sac et celui de Dédé et allai la rejoindre.

Ça va ...? dit-il d'une voix qui se voulait assuré mais faible dû à la douleur. Il déposai sa main sur l'épaule de Dédé en la regardant droit dans les yeux, réellement désireux de savoir comment elle allait.

Je suis désolé pour tout ça ...J'espère que tu n'as pas eu de mal.

Il fronçai les yeux, remarquant tes vêtements froissés.

Ils ont pas tenté de ...??? Il devint rouge, furieux juste à l'idée qu'il aurait pu vouloir faire mal à Dédé et même, la violer!

Sa main sur ton épaule se referma un peu plus, faisant une pression qui laissait paraître une angoisse subtile de te perdre. Il ne voulait pas ...Tout mais pas ça.

Ses sentiments intérieurs étaient tout mélanger ...Comment pouvait-il ressentir autant d'émotions en même temps!? Jamais cela lui était arrivé avant ...

Dédé était soulagée de voir Edmund debout mais, ignorant les pensées de son ami, elle ne s'aperçut pas de l'inquiétude qu'il avait en lui. Au contraire, la première chose qu'elle vit fût.....

Edmund ! Ta lèvre ! Oh mon Dieu, tu es en train de te vider de ton sang !

*Il doit être en état de choc.... vite, il faut trouver.... non... enfin, si mais....*

Dédé n'arrivait pas à réfléchir correctement, elle aussi devant être en état de choc. Mais elle vit, derrière Edmund, le Chef commencer à remuer. Vite, elle prit le garçon par la main et se mit à courir.
Ils passèrent devant les deux gaillards, dont celui touché aux parties sensibles commençaient lui aussi à se relever. Il n'y avait pas une minute à perdre si ils voulaient les semer.

Elle entraîna Edmund au travers de petites rues vides. Enfin, ils arrivèrent dans un quartier qu'elle connaissait, pour s'y être promenée parfois. Toujours en courant, elle se dirigea vers une petite place qu'elle connaissait bien, et où elle savait qu'il y avait une petite fontaine. De même que les rues, la place était déserte à cette heure là : les adultes étaient au travail et les enfants étaient en cours. Enfin, ceux qui ne sèchaient pas, évidemment.
Dédé ralentit et s'assit sur le rebord de la fontaine, en faisant signe à Edmund pour qu'il fasse de même.
Elle sortit un mouchoir blanc (propre) de sa poche et en trempa un bout dans l'eau de la fontaine.

Attention, ça risque de piquer....

Elle appliqua ensuite délicatement le mouchoir humide sur la blessure d'Edmund.

Je crois qu'on les a semé. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie! Enfin.... ici en tout cas... On a eu de la chance...

La petite place entourée de bâtiments lui parut soudain très apaisante, et sécurisante. Elle sentit son taux d'adrénaline redescendre un peu et elle crut même que la voix-de-la-fille-blonde-de-son-rêve lui faisait un sourire. Oui, la voix lui faisait un sourire. Elle ne savait pas d'où lui venait cette sensation saugrenue, mais elle en était sûre.

Elle regarda Edmund et de nouveau, elle se sentit si bien en sa compagnie. Même si elle se trouvait en train de nettoyer une blessure dûe à une violente bagarre survenue quelques instants plus tôt.

À la remarque de Dédé, Edmund toucha à sa lèvre qui, effectivement, saignait abondamment. Il sourit légèrement et allait dire quelque pour la rassurer mais dès qu'il ouvrit la bouche pour parler, Dédé lui prit la main et la dernière chose qu'il su fut qu'il était entrains de courir pour fuir ces imbéciles.

Ils s'arrêtèrent près d'une fontaine. Il reconnaissait ce quartier pour s'être promené à plusieurs reprises dans ces rues après l'école, question d'aérer un peu ses esprits avant de retourner faire face à sa famille.

Il s'assit aux cotés de Dédé et remarquai son air inquiet. Elle venait de sortir un mouchoir propre de sa poche et le trempa dans la fontaine. Edmund su que ça n'allait pas être plaisant ...

Outch ...

Il sourit légèrement mais n'empêche, oui ça lui piquait ! Il fut touché par contre de sa délicate attention ...D'habitude il n'aimait pas qu'on s'occupe de lui sauf que ...Venant de Dédé ça ne lui déplaisait pas! Loin de là !

On a eu de la chance, oui ...

Il remarquai qu'un bout du chandail de Dédé était déchiré. Il écarquillai donc les yeux, et mit sa main dessus.

Tu as été blessé aussi!?!?

Son ton de voix était emplie de colère et d'inquiétude. Il serra fort le bout de tissus entre ses doigts et du coup, sans réfléchir, il la prit dans ses bras et l'enveloppa, déposant son nez dans le cou de celle-ci.

Il s'aperçut quelques secondes après que sa réaction était peut-être démesuré ...néanmoins, il resta ainsi, Dédé contre lui. Il se sentait bien ...vraiment. L'odeur de son parfum lui faisait tourner la tête ...Il rougit un peu mais ne pouvait se résoudre à lâcher son étreinte. Il le fit à contrecœur au bout d'un moment et baissa son regard.

Désolé ...J'ai réagis un peu trop fort sans doute ...

Il se grattai la tête, assurément mal à l'aise en rapport à la situation. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il est un freak ou il ne sait quoi ...

Il relevai ses yeux vers Dédé, la tête toujours un peu penché ...Il devait ressembler à Bambi comme ça, il le savait bien, mais ne pouvait s'en empêcher aussi. Il sourit doucement en coin.

Blessée ? Oh, non je...

Mais Dédé n'eut pas le temps d'achever sa phrase : Edmund la serra soudain fortdans ses bras. Elle en fût tout d'abord très surprise puis elle trouve cela agréable. Très agréable même. Elle aurait voulu que cette étreinte dure toujours, qu'il ne la lâche jamais. Ils auraient pu rester là pour toujours, sans manquer à personne car, qui se souciait d'eux ? Lallie ? Mouais, pas sûr. Mais Edmund avait de la famille. Eux bien sûr, se soucieraient d'Edmund et se demanderait où il avait bien pu passer. Alors ils les retrouveraient et on serrait obligés de les séparer, et chacun retournerait chez soi. Et bien sûr, on les punirait parce qu'ils s'étaient échappés de l'école. A vie peut-être. Ou au moins, jusqu'à la majorité. Dur.

Elle sentait le souffle du garçon contre sa nuque, et son nez la chatouillait un peu. Etrange comme sensation. C'était la première fois qu'elle se trouvait aussi proche d'un garçon et con coeur battait à tout rompre dans sa poitrine.

*ohlala, j'espère qu'il ne l'entend pas, mon coeur... Ooooh, et on vient de courir, j'espère que je ne suis pas en sueur... *

Et puis, doucement, Edmund relâcha son étreinte. Il avait l'air tout penaud et un peu honteux : elle trouva cela adorable. Quand elle vit son petit sourire, elle se mit à rire. De ce rire joyeux, incontrôlable, que l'on a parfois lorsqu'on se sent bien, avec des gens que l'on aime, que le temps semble s'être arrêté. Ce genre de moment où on oublie tous nos soucis (on vient de se faire agresser par 3 bonhommes au QI révélateur par exemple), parce que plus rien ne compte à part le partage de l'instant présent.

De ce rire incontrôlable, soudain, jaillirent des larmes. Des larmes de joie et puis.... Dédé éclata en sanglots. Elle ne savait pas pourquoi, mais d'un coup, toutes les émotions ressenties cette dernière heure resurgirent sans crier gare.
Elle n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer, car dès qu'elle essayait, elle se demandait ce qu'Edmund pouvait bien penser d'elle, maintenant qu'elle était en larmes devant lui, et cette pensée la faisait pleurer de plus belle.

Je... Je suis désolée, je.....

Son sourire s'effaça en voyant Dédé pleurer ainsi. Pourquoi pleurait-elle? Avait-il fait quelque chose de mal?

Oh, Dédé! mais ...?

Il leva sa main pour prendre la sienne ...arrêta son geste dans les airs ...Il n'avais jamais été très doué pour consoler les autres. Il se sentait légèrement mal à l'aise en présence d'une personne en larme. Il ne savait trop que faire, cependant, il prit la main de Dédé dans la sienne. Ses yeux étaient rivés dans le regard fuyant de Dédé pendant que son pouce caressait doucement la main de cette ci.

Il soupira doucement et, prit d'une compassion qui ne lui appartenait pas de nature, tira Dédé vers lui et la resserra dans ses bras, cette fois si fermement. Son étreinte viril et rassurante eu le don d'apaiser un peu son amie.

Il n'aimait pas cette situation. De voir et d'entendre pleurer Dédé, ainsi dans ses bras, le rendait profondément mal. Il aurait voulu prendre sa peine, son mal ...qu'il soit énorme ou minime. Elle ne devrait jamais pleurer selon lui. Trop pure ...trop ...

Il sourit légèrement. Son nez encore une fois dans son cou, il avait l'impression qu'il pouvait entendre le coeur de celle-ci battre dans sa poitrine ...Ce n'était peut-être qu'une impression, mais le sien aussi battait fort dans la sienne, comme si il était prêt à exploser à tout moment. Il sentait le sang dans ses veines devenir chaud et monter jusqu'à ses joues.

Pourquoi tant d'émotion en même temps en présence d'une seule personne ? Jamais il avait vécue ça avant ...Il aurait voulu que Dédé puisse lui expliquer ...ou qu'elle ait les mêmes émotions ambigu que lui à ce moment précis. Ses idées vagabondaient dans sa tête, pendant que Dédé pleurait dans ses bras ...

Il s'imagina entrains de l'embrasser ...de sentir ses lèvres sur les siennes, son souffle chaud caresser sa peau.

Il se mordit légèrement la lèvre, trouvant mal l'idée d'avoir des pensées aussi privée en sa présence et dans un moment pareil.

Il lui murmura à l'oreille «Dédé ...Ne pleures pu ...Je suis là.»

Il ignora ce qui le poussa à dire ces mots ...mais une chose était sur ...Il le pensait réellement.

et il resserra délicatement son étreinte, comme pour prouver ses paroles avec un geste.

Une nouvelle fois, Dédé se retrouva dans les bras d'Edmund. Elle eut tout d'abord très honte d'elle-même et puis, elle s'apaisa.
Les bras d'Edmund étaient chaleureux, doux : elle s'y sentait si bien ! Elle déglutit et tenta de renifler discrètement. Évidemment, le reniflement fût loin d'être discret mais Edmund ne fit pas de commentaires.

Elle aurait voulu trouver les mots pour lui dire à quel point elle l'appréciait, et comme son soutien lui était précieux. Mais rien ne sortait de sa bouche. Nada. Que dalle.
Elle se mordit la lèvre et resserra son étreinte.

Merci, murmura-t-elle tout près de son oreille.

Et puis, doucement, elle recula. Elle ne voulait pas abuser des bonnes choses. Même si elle avait peur de ne jamais revivre cet instant si particulier, elle ne pouvait pas le faire durer éternellement. Parce que ça ferait trop mal quand ce serait fini.
Elle se retourna pour essuyer des restants de larme d'un revers de la main et se tourna de nouveau vers le garçon. Elle lui adressa un petit sourire timide, comme pour excuser son comportement.

C'est fou non ? Ce matin encore, tu n'étais que le type qui s'est endormi en cours de maths... et maintenant, on est là, à se serrer dans nos bras, à se raconter des histoires personnelles.... Un sacré coup du destin...

Tout en parlant, Dédé regardait devant elle. Elle avait inconsciemment laissé sa main droite sur le rebord de la fontaine, du côté d'Edmund. Elle se rendit soudain compte qu'elle avait terriblement envie qu'il lui prenne. Qu'ils s'enlacent de nouveau et....Et quoi ? Etait-elle en train de... tomber amoureuse... Il y avait de quoi, naturellement. Et toute personne les observant de l'autre côté de la petite place serait en droit de se demander la nature de leur relation. Mais... Edmund Pevensie ?? Cela semblait si étrange... Et pourquoi pas ?

Le silence se fit de nouveau entre eux, les questions se bousculant dans la tête de la jeune fille. Elle n'avait jamais été vraiment amoureuse, ou en tout cas, elle n'en n'avait pas l'impression. Tout cela était tout nouveau pour elle, et elle ne savait pas comment réagir. Elle n'était même pas sûre de ses propres sentiments. Ni de ceux d'Edmund.

Elle sentit qu'il commençait à s'installer comme une sorte de gène, et elle ne voulait surtout pas perdre leur complicité du début, celle grâce à laquelle ils s'étaient enfuis de l'école, celle avec laquelle ils s'étaient installés contre le tronc d'arbre, celle d'avant leur agression.

Alors, il y a autant de baston à Narnia ?

Elle eut un petit rire en disant cela, et elle tourna son visage vers lui. Ses yeux rencontrèrent les siens et elle sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine. C'était comme si elle les voyait pour la première fois. Une magnifique première fois.

Ce n'est rien voyons ...


Ces mots,dit à voix basse et sur un ton rassurant, il les pensaient réellement. Elle n'avait pas à le remercier d'un tel acte ...c'était tout à fait normal et il senti une légère tristesse quand Dédé,après un long moment dans ses bras,reprit ses esprits et se détacha de lui. Il aimait la consoler et se sentir utile. Il aimait être celui qui est réconfortant. Puis pour Dédé, à ce moment, il aurait tout fait pour la faire sentir mieux. Il le savait.

Il rit de bon coeur à ce qu'elle venait de dire. Des bastons à Narnia ...

Il lui sourit du coin des lèvres et, sans vraiment s'en rendre compte, commença à parler tout en caressant la main de Dédé du bout des doigts. Cette main qui était posé à coté de la sienne.

Oui, bien sur qu'il y en a ...J'ai vue des guerres. Des gens se battre à coups d'épées. Ce qui vient de se passer n'est rien comparé à ce qu'il s'est déjà passé à Narnia ...Ce ne sont que deux imbéciles qui ont voulu jouer au dur! Voila ce qu'ils sont!

Soudain, en parlant, il se rendit compte de son geste et ses yeux se rivèrent sur leurs mains maintenant enlacé. Il fronça légèrement les sourcils et dégluti lentement. Il ne voulait pas lâcher la main de Dédé, mais ne voulait pas la troubler non plus par ce geste.

Ses pommettes devinrent toute rouge et il se mordit légèrement la lèvre. Geste qu'il faisait toujours quand il était embarrassé ou troublé par un évènement.

Je ...


Il sourit tout en riant timidement.

Je sais pas pourquoi j'ai pris ta main ...Je ...Je me sens ridicule ...

mais malgré tout, il ne pouvait toujours pas la lâcher ...Il était comme aimanté à elle.

Sacré coup du destin, oui ... dit-il, d'un ton plus bas.

et,à contrecoeur,il laissa ta main lentement et se gratta le coude avec la sienne ...Un signe de nervosité normal.Il se leva d'un bon. Il savait qu'il n'allait pas supporter un rejet de ta part, donc il devait partir. Ça lui ferait trop mal si il restait là, avec toi, au sein d'un grand malaise. Il se souvint par contre des idiots et il ne voulait pas te laisser ainsi seule ...Il se trouvait horriblement con du coup. Il décida donc de se retourner vers toi et faire face à la situation. Il avait vue pire ...non?

Dédé ...Qu'est-ce qui m'arrive ...?

Il était prit au dépourvu. Trop d'émotions dans une même journée, plus rien n'allait à l'intérieur de lui. Il devait comprendre, et avoir l'opinion de Dédé sur le sujet. Il avait toujours en quelque sorte été cet être égoïste que tous évitaient ...maintenant, tout était en rapport à cette fille.

Lorsque Dédé sentit la main du garçon, elle sentit une douce chaleur l'envahir. Outre son coeur battant toujours à vitesse grand V dans sa poitrine, elle sentait comme si toutes ses veines, tous ses muscles, chaque parcelle de son corps, faisaient des bonds gigantesques. Elle n'écoutait plus ce qu'il disait, enfin, du moins, elle n'arrivait plus à se concentrer pour l'écouter. Toutes ses pensées allaient vers leurs deux mains entrelacées.

Et puis, il la lâcha et se leva. Il avait l'air nerveux et soudain, Dédé eut peur. Pas parce que Edmund Pevensie avait la réputation de n'énerver rapidement et d'agir précipitamment et sans considération pour les autres, mais parce qu'elle craignait qu'il ne l'abandonne. Son sentiment était étrange. Elle n'avait pas peur de se retrouver seule, mais sans lui.

Dédé ...Qu'est-ce qui m'arrive ...?dit-il

Incapable de bouger, Dédé essaya de le rassurer.

Je... je ne sais pas. Tu sais, ça fait beaucoup d'évènements pour aujourd'hui... et si...

Elle se rendit compte que rassurer les gens n'était vraiment pas son fort. Elle se leva et se rapprocha de lui. Tout près de lui. Ne sachant pas vraiment que faire, elle plaça une main sur son épaule.

Edmund, je... Ce que j'essaie de dire, c'est que....

Elle inspira un grand coup.

Tout a changé pour moi depuis ce matin. Si tu n'avais pas fait ce rêve en cours de maths... Tout est allé si vite, j'ai l'impression de ne plus être la même personne. Enfin, si, mais...

Elle le regarda dans les yeux, puis baissa le regard sur ses chaussures. C'est fou ce que ça peut être passionnant dans certaines occasions, des chaussures.
Doucement, sa main "glissa" de sur son épaule et s'arrêta sur son torse, près du coeur du garçon.

Ecoute, je tiens beaucoup à toi. Ces dernières heures ont été... magnifiques, même la petite bagarre. Mais j'ai peur de me réveiller, tu vois ? comme si tout cela n'était qu'un rêve. J'ai peur d'ouvrir les yeux et de voir que l'on ne se parle pas, que l'on s'ignore, comme c'était le cas avant aujourd'hui. J'ai peur parce que je ne pourrai pas continuer à vivre comme s'il ne s'était rien passé. Je... Je tiens trop à toi.

Elle baissa également son bras qui était toujours sur le torse du garçon. Elle eut soudain l'impression que ce geste et ses paroles étaient ridicules.

Je pense... et si on rentrait ? Je.... je suis fatiguée, je crois. Je pense qu'on a tout les deux besoin de se reposer, de réfléchir et.... de voir demain ce qu'il en est.... non ?

Elle ne voulait pas le quitter mais elle se dit qu'ils ne pourraient pas rester ici éternellement. Elle avait l'impression que ses paroles étaient contradictoires, mais elle ne voyait pas d'autres choses à faire pour l'instant. Il était temps pour eux de recevoir le châtiment qu'ils méritaient pour cette petite escapade.

[HJ : je pensais à un truc : quel âge est sensé avoir Edmund ? parce que moi je pense qu'ils ont le même âge là maintenant (puisqu'ils sont dans la même classe) mais Dédé est sensée avoir 16 ans... donc Edmund aussi ? dans les bouquins il est un peu plus jeune je crois mais bon, comme on suit plus trop le bouquin......]

[HJ: Il a bien 16 ans alors. Je ne le vois pas plus jeune que Dédé, ça c’est sur. XD ]

Il sentit son coeur accéléré comme jamais quand Dédé déposa sa main sur son torse. Il déglutit à ce moment, tentant de reprendre ses esprits mais en vint ...Elle avait raison ...Si il n’avait pas rêvé de Narnia, jamais ils se seraient adressés la parole, malheureusement ...Cependant, une idée traversa son esprit.

Et si c’était un appel? Cette pensée était certes peu probable, mais nous ne pouvions jamais vraiment savoir quand Narnia aurait besoin de nous ...et elle pourrait très bien faire passer son message à travers d’un rêve. Enfin, c’est ce qu’il se disait à ce moment ...

mais Dédé ne semblait pas prête. Non. Trop d’émotions en même temps ...Sachant maintenant qu’elle n’était pas devenue dingue, qu’une autre personne connaissait l’existence de Narnia devait être fort bouleversant pour elle.

Tu as raison ...

Il sourit légèrement. Sans prendre le temps de réfléchir à son geste, il passa délicatement sa main dans les cheveux de celle-ci qui le regardait de ses grand yeux qu’il avait apprit à aimer d’une façon qui lui donnait le vertige mais qui, d’une autre part, le rendait immensément heureux.

Tu sembles épuisée ...Sans doute trop d’informations pour une journée, pas vrai?

Tout doucement, il laissa rouler ses doigts dans le cou de Dédé jusqu’à ce que sa main aille se déposer sur l’épaule de celle-ci.

Pardonnes-moi ma réaction d’il y a quelques minutes ...Je ne suis pas du tout habituer à ressentir ce genre de ...sentiment envers une autre personne.

Il mordit légèrement sa lèvre du bas en baissant les yeux vers les chaussures de Dédé. Il est vrai que dans les moments opportuns, elles devenaient fort intéressantes!

Dédé, moi aussi je tiens beaucoup à toi ...sans doute plus que tu le crois.

Il hocha de la tête et laissa sortir un petit rire mignon de sa bouche.

Dédé, je ...

Il releva ses yeux puis, une lueur d’inquiétude mélangée à celle de la passion traversa son regard. Son coeur battait alors si fort dans sa poitrine, qu’il était persuadé que Dédé puisse l’entendre. Une force insoutenable guida alors tous ses gestes. Il déposa doucement une main sur la joue de celle-ci et l’autre, dans son dos ...Leur nez pouvaient alors presque se toucher tant ils étaient près l’un de l’autres. Plus rien autour importait ...Tout était devenu embrouillé. Il ne sentait plus rien si ce n’était que l’envie irrésistible d’embrasser Dédé. C’est ainsi que, poussé par ses premiers sentiments envers une fille, il déposa un doux et long baiser sur les lèvres de la jeune fille qui, ce matin, n’était qu’une inconnue pour lui.

Quelques secondes passèrent avant qu’il daigne se détacher de cette «emprise» si on peut dire ça ainsi ...Il savait que tout cela allait trop vite, mais il n’y pouvait rien.

Comme un coup dans l’estomac, l’angoisse se pointa enfin dans son esprit. et si Dédé ne voulait pas de ce baiser? Et si elle ne ressentait pas ce qu’il éprouvait en ce moment? Ce fut un besoin pour lui, de l’embrasser ...mais en était-il autant pour elle?Il s'était encore donné à un acte de pur égoïsme. Il aurait dû lui demander son avis avant de laisser ses lèvres toucher les siennes! Il s'en voulait énormément ...

Par contre, se faire repousser lui serait fatal en ce moment, mais si Dédé ne voulait pas de ça, il n’avait guère le choix que d’accepter sa décision, aussi désastreuse soit-elle pour lui.

Angoissé, il se recula rapidement puis, d’un ton prompt il lui dit C’est ...c’est où chez toi? Je ne peux pas te laisser partir seule.

Il prit son sac d’école et le mit sur son dos puis, en gentlemen, il prit aussi celui de Dédé.

Si Dédé ne voulait pas de ce baiser, elle ne voudra sans doute pas qu’il la raccompagne, seulement, avec ces gars qui se promenaient probablement encore dans les parages, il ne pouvait prendre de chance qu’ils la prenne en embuscade. Il devait vraiment être un handicapé des émotions pour réagir aussi ...désordonné que ça. Tantôt doux à souhait et ensuite sec et prompt ...Il ne serait pas surprit qu'elle en ait peur. Il se détestait de réagir de la sorte. Quel imbécile! Il faisait tout pour l'éloigner, qu'il croyait. Il était peut-être trop complexe pour elle.

Malgré tout, elle était devenu si importante pour lui ...

*WAHOUUUU!!*

Telle était la pensée -simple, mais concise- de Dédé lorsque Edmund posa les lèvres sur les siennes. Elle se laissa faire, non pas seulement à cause de la surprise, mais surtout parce que cela lui plaisait énormément. Et puis, trop rapidement à son goût, Edmund s'écarta doucement. Il paraissait gêné, elle le trouva à tomber. Et puis, elle aussi se sentit gênée : devait-elle dire quelque chose ? devait-elle lui sauter dessus et lui rendre son baiser ? Devait-elle..... mais il fut plus rapide qu'elle :

C’est ...c’est où chez toi? Je ne peux pas te laisser partir seule.

Elle acquiesça lentement, d'un air hébété, déglutit, et lui donna l'adresse.

Je vis... tu sais... l'internat près de la place de la mairie... précisa-t-elle dans un murmure.

Elle ne dit pas "orphelinat", sans savoir réellement pourquoi. Elle n'était pas sûre qu'Edmund sache qu'elle était orpheline. Le mot "internat" pouvait être à double-sens, c'était parfait.

Ils commencèrent donc à se diriger vers le chemin du retour, ni l'un ni l'autre ne prononçant un mot. Elle aurait voulu dire "merci" qu'il portât son sac, mais elle se dit que ce serait ridicule.... Mais comment reprendre une conversation normale après ce qui s'était passé ??
Elle songea à comme tout était devenue compliqué depuis ce matin... et dire qu'elle s'était réveillée en retard et que Lallie lui avait apporté une pomme ! Cela semblait si loin... Oh et puis, en rentrant en classe, Edmund l'avait bousculée avec son sac... Elle sourit à ce souvenir, qui lui semblait si loin !
Elle eut un petit rire en songeant au prof de maths, quand il s'était aperçu que Edmund dormait pendant son cours...

Et puis, tout naturellement, elle reprit la parole en parlant de leurs profs, de leurs cours, de la vie au lycée... la conversation coulait, naturelle, il n'y avait plus de blancs gênants entre eux, ils se parlaient comme peuvent se parler deux amis, deux camarades, comme un couple... Mais ils n'évoquèrent pas le baiser, ni la bagarre, ni même Narnia. C'était une conversation tout à fait normale de deux adolescents normaux.

Et puis, le moment fatidique arriva : ils arrivèrent devant le grand bâtiment noir qui s'avérait être l'orphelinat de Dédé.

Bon et bien.. Nous y voilà. ....... Merci de m'avoir raccompagnée.

Elle lui prit son sac et lui sourit.

Et puis merci pour... Merci pour tout, tu sais. J'espère que...

Mais à peine commençait-elle sa nouvelle phrase que Mme Baudruche, la directrice de l'établissement, ouvrit la porte et commença à descendre le perron. Elle s'arrêta au milieu, croisant les bras, l'air furieux.

Hoho... je ferai bien d'y aller, chuchota Dédé. Encore merci !

Elle allait se diriger vers la porte quand elle se retourna vers Edmund une dernière fois et lui fit un petit baiser sur la joue. Elle recula très vite et, se sentant rougir, elle le regarda quelques secondes droit dans les yeux avec un petit sourire, comme pour excuser son comportement, et elle se dirigea vers sa sentence, le laissant derrière elle.

[HJ : j'espère que ça ne t'embête pas, j'me suis dit que la journée devait bientôt toucher à sa fin, comme ça on enchaîne avec ce qui pourra se passer le lendemain... histoire de faire avancer un peu l'histoire...]